Jean-Paul Huchon, président PS de la région Ile-de-France et Pierre-Antoine Gailly, président de la chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) Paris Ile-de-France sont tombés d’accord, mardi, pour la mise en place d’un Passe Navigo unique à 70 euros par mois. Une nouvelle saluée par les écologistes du Val d’Oise mais critiqués par l’opposition UMP régionale qui s’inquiète du coût de la mesure.

navigo.JPGC’était l’une des promesses de campagne de la majorité régionale PS/EELV. Le Passe Navigo à tarif unique pourrait voir le jour à la rentrée 2015. Celui-ci doit permettre de baisser le prix du forfait des abonnés venant des zones les plus éloignées, tout en permettant aux habitants des zones 1 et 2 – en contre-partie d’un surcoût – de désormais voyager dans toute l’Ile-de-France. Des zones qui disparaitraient donc, avec leur tarification variant en fonction du nombre de zones traversées. Une nouvelle accueillie avec enthousiasme par EELV 95.

« L’adoption du passe Navigo à tarif unique qui permettra aux habitants du département une économie annuelle sur leurs coûts de transport comprise entre 200 € et 500 € et favorisera les déplacements en transport en commun au détriment de l’automobile », se réjouissent les écologistes du Val d’Oise. Membres de la majorité régionale, ces derniers n’ont jamais cessé de défendre un Passe Navigo unique. « L’adoption de cette mesure constitue la preuve qu’un groupe puissant d’élu(e)s écologistes permet des avancées pour le bien de tous », estiment Loeiz Rapinel et Dominique Damour, co-secrétaires départementaux EELV 95.

Les entreprises devront payer

Le nouveau tarif, approuvé par Manuel Valls, engendrera cependant quelques changements. L’accord entre la région et la CCI Paris Ile-de-France prévoit en effet que les entreprises de plus de dix salariés des zones 1 et 2 de l’unité urbaine de Paris voient le relèvement de leur versement transport (VT) d’un maximum de « +0,13 point en moyenne sur la période de la convention ». Pour les entreprises installées en zones 3 et 4, rien ne changera. La mesure doit cependant permettre aux société, qui remboursent actuellement 50% de l’abonnement Navigo de leurs salariés, de payer moins.

« Un cadeau à 500 millions d’euros » pour l’UMP Stéphanie Von Euw

Un accord critiqué par Stéphanie Von Euw, conseillère régionale UMP du Val d’Oise, qui dénonce « la grande braderie de Jean-Paul Huchon » à un an des élections régionales. Un « cadeau à 500 millions d’euros » que l’élue considère comme empoisonné : « Qu’implique en réalité cette baisse des tarifs ? D’abord, alors qu’il manque à la région et au STIF déjà 2 milliards d’euros pour financer les lignes du Grand Paris et pour moderniser le réseau existant, il va falloir trouver 500 millions d’euros supplémentaires ». Un coût qui ne peut être amorti selon elle que de deux manières : « Soit on augmente les impôts, soit on baisse les investissements, soit les deux ! », s’insurge-t-elle.

Ainsi Stéphanie Von Euw précise que le passage au tarif unique du Passe Navigo entrainera une hausse de la taxe sur le versement transport un certain nombre d’entreprises du Val d’Oise. En tout, soixante-cinq villes du département qui sont membres de l’unité urbaine de Paris. Une grande partie d’entre elles* sera concernée par cette hausse selon l’élue.

Des dépenses qui passent mal pour la conseillère d’opposition UMP qui craint un coup d’arrêt aux travaux de modernisation du réseau. « Le versement transport payé par les entreprises et les collectivités locales va augmenter y compris dans le Val d’Oise. En parallèle, tout espoir de modernisation de nos lignes à court ou moyen terme est désormais à jeter aux oubliettes », considère-t-elle. Et de conclure : « Face à une situation dans les transports telle que des usagers envisagent de faire une liste aux prochaines élections, face à la thrombose et aux retards permanents qui sont un véritable handicap en terme d’emploi pour les Valdoisiens, cette décision n’est à l’évidence pas digne d’un responsable politique qui ne devrait être guidé que par l’intérêt général de son territoire, quitte à renoncer à des mesures populaires mais dont nous n’avons pas ou plus les moyens ».

*Andilly, Argenteuil, Arnouville-lès-Gonesse, Auvers-sur-Oise, Beauchamp, Bessancourt, Bezons, Bonneuil-en-France, Bouffémont, Butry-sur-Oise, Cergy, Champagne-sur-Oise, Cormeilles-en -Parisis, Courdimanche, Deui-la-Barre, Domont, Eaubonne, Ecouen, Enghien-les-Bains, Epiais-les-Louvres, Eragny-sur-Oise, Ermont, Ezanville, Franconville, Frépillon, La Frette-sur-Seine, Garges- les-Gonesse, Gonesse, Goussainville, Groslay, Herblay, L’Isle-Adam, Jouy-le-Moutier, Margency, Nesles la Vallée, Neuville sur Oise, Osny, Parmain, Pierrelaye, Piscop, Le Plessis Bouchard, Pontoise, Puiseux-Pontoise, Roissy en France, Saint Brice sous Fôret, Saint Gratien, Saint Leu la Forêt, Saint Ouen l’Aumône, Saint Prix, Sannois, Sarcelles, Soisy sous Montmorency, Taverny, Le Thillay, Valmondois, Vaudherland, Vauréal, Villiers Adam, Villiers-le-Bel.