Il est accusé d’avoir tué sa femme de 14 coups de couteau en février 2012 devant leur fils cadet. Le procès du mari meurtrier présumé d’Aïssatou qui s’est ouvert lundi, se poursuit ce mercredi.

« Il lui a demandé « Où se trouvent les passeports et les cartes d’identité ? » Puis j’ai entendu courir et comme quelque chose de dur rentrer dans quelque chose de mou, relate la cousine de la victime. Il lui a dit à deux reprises : «Tu as eu ce que tu voulais ! » ». A la barre lundi après-midi, des témoignages édifiants se succèdent. La cour d’assises de Pontoise s’emploie à reconstituer le récit du meurtre d’Aïssatou. Ce soir du 4 février 2012, à Bruyères-sur-Oise, cette dernière va assister, impuissante, au meurtre de la mère de famille de 40 ans. Elle est au téléphone avec la victime. « J’ai entendu ma cousine implorer Allah. Un de leur fils pleurait tout au long de la scène ! », raconte-t-elle avec émotion.

Il n’aurait pas supporté l’émancipation de sa femme

 

Puis c’est au tour des voisins de la famille de s’exprimer. Le jour des faits, l’accusé va en effet venir frapper à la porte de son voisin du dessous. « Il était avec le petit. Il m’a demandé de le garder et d’appeler les gendarmes. Son pantalon était plein de sang. Il m’a dit « J’ai tué ma femme », raconte ce chauffeur livreur. Quand je suis monté, elle m’a appelé trois fois comme si elle appelait à l’aide. » La voisine de palier du couple, elle, explique avoir vu le mari d’Aïssatou, « une grosse tâche de sang dans les fesses », donner « des petits coups de pieds à sa femme comme pour voir sa réaction et lui parler dans sa langue ». Mais Aïssatou ne survivra pas à ses blessures.

 

Le mari n’aurait pas supporté l’émancipation de sa femme. En 2005, Aïssatou obtient la nationalité française. Au  mois de janvier, elle était même partie seule en pèlerinage. Sa famille dresse le portrait d’une femme qui doit tout gérer. « Elle faisait des ménages, elle s’occupait de tout à la maison », affirme le beau-frère de la victime.
L’accusé, lui, est dépeint comme quelqu’un de « solitaire » voire de « mauvais » et violent. « Un jour il a voulu la violenter, elle a esquivé le coup et son poing est allé sur le mur », témoigne la sœur cadette de la victime. Le couple était au bord de la rupture et les conseils de famille, notamment celui organisé la veille du drame, n’ont rien changé. « Elle disait qu’elle en avait marre et qu’elle voulait quitter son mari », poursuit la sœur de la victime. Le verdict est attendu jeudi.