La liaison aérienne entre Brighton et Pontoise est interrompue. Après deux mois d’exploitation, la compagnie britannique Brighton City Airways doit interrompre ses vols, à cause d’un problème administratif. Obligés de faire une escale au Touquet ou à Rouen, les vols sont trop coûteux pour la compagnie.

 « Un vol nous coûte aujourd’hui 60% plus cher qu’à la normale. Nous ne pouvons pas continuer. » Jonathan Candelon est abattu. Le PDG de Brighton City Airways doit interrompre la liaison qu’il a créé entre Brighton en Grande-Bretagne et Pontoise-Cormeilles, à partir du 7 mai. La cause ? Un problème administratif, qui tarde à se résoudre. En effet, l’aérodrome français ne dispose pas de l’agrément PPF (point de passage frontalier). Du coup, les vols doivent subir une escale à Rouen ou au Touquet, pour un contrôle douanier, bien souvent inexistant. « Les autorités sont très rarement montées à bord pour vérifier les passeports » témoigne Jonathan Candelon. Un problème d’autant plus rageant, que l’agrément devait être donné à l’aérodrome de Pontoise-Cormeilles assez rapidement, lorsque la compagnie a lancé ses premiers vols. « Deux semaines avant que nous lancions la ligne en mars, les autorités françaises nous avaient informé qu’il y aurait un délai très court pour l’obtention de l’agrément, précise-t-il. Mais 8 semaines après, ce problème intolérable est toujours d’actualité, sans même une date précise de résolution. » Asphyxiée financièrement, la compagnie suspend son activité.

« A cause d’un rouage administratif grippé, toute la machine est enrayée »

 Dommage collatéral de cette affaire, la société Handling Partners. Elle s’occupait de toute la logistique de Brighton City Airways sur l’aérodrome de Pontoise-Cormeilles : embarquement et débarquement des passagers ou encore ravitaillement des avions. « C’est rageant, car tout le monde a travaillé fort autour de ce projet, tonne Rémi Dubois, PDG d’Handling Partners. A cause d’un rouage administratif grippé, toute la machine est enrayée. » Il ne digère pas les lenteurs administratives de l’Etat : « Le gouvernement nous explique qu’il faut bouger l’économie. On allait créer de l’emploi, et on nous casse les jambes. C’est intolérable. » Pourtant, tous les acteurs du développement économique se sont mobilisés pour faire bouger ce dossier. « Nous avons envoyé des courriers à Manuel Valls, Pierre Moscovici, explique Rémi Dubois. Le CEEVO (Comité d’Expansion Economique du Val d’Oise) nous a aidé, et a porté le problème au plus haut niveau de l’Etat. Sans succès… » Désormais, il faudra attendre l’agrément, pour espérer une reprise des vols. Si la compagnie britannique n’a pas trop été échaudée par les lenteurs de l’administration française.

 Le reportage de VOtv, lors du vol inaugural de la ligne :

Une liaison aérienne entre Brighton et Cormeilles par vonews95