En proie à une situation financière difficile, Beauchamp n’a pas voté son budget. Une situation qui devrait, en vertu du code des collectivités locales, obliger la préfecture du Val d’Oise à placer la ville sous tutelle.

La situation est grave à Beauchamp. Les élus de la majorité, confrontés à une dette d’un million d’euros envers leurs fournisseurs et face au refus des banques de leur prêter cette somme, se sont tournés vers l’Etat. Ils devaient se prononcer en faveur d’une hausse des impôts qui conditionnait un soutien financier de l’Etat. La délibération sur la hausse des taxes a été rejetée par 15 élus sur 29. Suite logique, le budget n’a pas été voté.

Alors que des élus de sa propre majorité ont voté contre sa délibération, le maire UMP de Beauchamp dénonce un problème avant tout « politique »Raymond Lavaud évoque des «jalousies » et« vengeances ». Il montre du doigt son adjoint aux finances qui avait fait connaitre sa volonté de se présenter et n’a pas voté jeudi en faveur de la délibération. L’élu l’affirme : «Les finances ne sont pas faciles mais on y arrive ».

L’ex 1ère adjointe dénonce un « grand n’importe quoi »

« Ce n’est pas un problème de budget en soi mais de trésorerie. L’an dernier, j’avais déjà alerté mes collègues. Le résultat, on m’enlevait mes délégations », explique pour sa part Françoise Nordmann. L’ex 1ère adjointe de l’équipe Lavaud, qui a depuis constitué un groupe dissident au conseil municipal, dénonce un « grand n’importe quoi ». Elle « sanctionne la mauvaise gestion de l’équipe majoritaire » et « ne cautionne bien évidemment pas l’augmentation des taux ».

Françoise Nordmann, qui portera les couleurs de l’UMP lors des prochaines élections municipales, s’est abstenue lors du vote des taux d’imposition. Elle assure que la situation est « redressable ».

Le maire de Beauchamp : « On va perdre notre autonomie »

Conséquence du vote de jeudi, les élus vont perdre la main sur les comptes de la ville. « On va perdre notre autonomie, c’est regrettable », dénonce le maire qui juge qu’il ne s’agit pas « d’une voie raisonnable »

Avec une mise sous tutelle probable de la ville, l’augmentation des impôts paraît inéluctable. Seule la hauteur de la hausse reste pour l’heure la grande inconnue.