Entre les nombreux départs à la retraite et la faible attractivité financière de cette profession, le Val-d’Oise va manquer cruellement d’assistants familiaux d’ici à cinq ans. Le conseil départemental a donc voté un plan pour y pallier et faciliter la vie de ces derniers, à coup de primes et de suivi psychologique.

13 % des enfants confiés au département sont accueillis par les 226 assistants familiaux salariés par le Val-d’Oise. C’est 82 professionnels de moins qu’en 2016. Et, leur nombre ne devrait cesser de diminuer. Déjà, 30 % d’entre eux seront bientôt à la retraite. Or, ces derniers vont être difficilement remplaçables. À l’image du secteur médico-social qui souffre d’un manque d’attractivité financière, cette vocation ne séduit plus. « Il faut accueillir, nuit et jour, des enfants aux profils psychologiques de plus en plus fragiles », dépeint Véronique Pélissier, vice-présidente du département.
 
Déléguée à l’enfance et à la famille, l’élue de droite s’inquiète : « le Val-d’Oise va être en déshérence concernant cette profession ». À ce titre, un plan vient d’être voté par le département en vue d’attirer de nouvelles familles d’accueil. Pour commencer, la loi Taquet votée début 2022 et relative à la protection des enfants, va être appliquée. Les familles d’accueil toucheront donc toutes au minimum le smic, même en cas de suspension. De plus, si elles n’accueillent pas tous les enfants dont elles peuvent avoir la charge, elles pourront quand même percevoir 80 % de leur salaire.
 

Du matériel informatique pour chaque famille

Le département a également décidé d’aller plus loin que ce qui est demandé par l’État. Par exemple, il compte allouer des petites primes afin que les assistants familiaux offrent un accès à la culture aux enfants de moins de trois ans ou encore pour qu’ils créent une sorte de livret qui retrace l’histoire des jeunes accueillis. Autre mesure, chaque foyer va se voir offrir du matériel informatique. Toujours en vue de faciliter leur quotidien, les familles d’accueil pourront rencontrer un psychologue dépêché par le Val-d’Oise pour lui faire part de leurs difficultés et de leurs questions vis-à-vis de leur pratique.
 
« Nous allons aussi largement communiquer. Des accords ont été passés avec Pôle emploi pour qu’ils dirigent les chercheurs d’emploi sans cible professionnelle vers ce métier », partage Véronique Pélissier. L’objectif de ce plan est, à minima, de compenser les nombreux départs à venir. Mais, le Val-d’Oise espère bien attirer plus de familles d’accueil que dénombrée aujourd’hui. « Ce système est le plus agréable pour les enfants confiés, même si certains ne s’en acclimatent pas. Ça leur redonne une structure familiale », considère la vice-présidente.