Avec ses 23 décès depuis janvier dernier, le Val-d’Oise compte autant de morts sur la route que sur toute l’année 2021 qui en dénombre 22 au total. Une tendance que les services de l’État comptent bien endiguer, notamment à coup de contrôles policiers renforcés.

2022 sera-t-elle une année noire en termes de mortalité routière ? C’est la question que se pose la préfecture du Val-d’Oise qui veut à tout prix « enrayer la mauvaise spirale ». Et pour cause, en cette rentrée, le département fait le triste bilan de 23 morts sur la route depuis janvier dernier. Un chiffre atteint suite à la mort de deux femmes (une conductrice et une passagère) le dimanche 21 août au soir, leurs deux voitures étant entrées en collision sur l’autoroute A16 du côté de Montsoult.
 
En ce mois de septembre, il y a donc 40 % de décès routiers en plus qu’en 2021 à la même date. Mais surtout, c’est plus de morts sur les routes du Val-d’Oise en huit mois que sur toute l’année dernière qui a comptabilisé au total 22 accidents routiers mortels. Cette tendance à la hausse « n’est pas acceptable », soulignent les services de l’État qui gardent en tête 2017, une année noire avec ses 39 personnes tuées dans le Val-d’Oise.
 

Les fautes d’inattention pointées du doigt

Le département n’est pour autant pas un cas isolé. Ce phénomène s’observe aussi au niveau national. Selon l’observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), au premier semestre de l’année 2022, la mortalité routière s’élève à 1563 tués, soit une augmentation de 25 % par rapport au premier semestre 2021. Et avec 354 personnes décédées en plus sur les routes métropolitaines sur tout ce mois de juillet, la France connaît la « deuxième mortalité la plus élevée des mois de juillet de ces dix dernières années », indique l’ONISR.
 
« On constate un relâchement des comportements », déplore la préfecture du Val-d’Oise. Les services de l’État mettent particulièrement en cause des fautes d’inattention, largement observées depuis l’année dernière. « Mais, le cocktail explosif reste la vitesse, la consommation d’alcool et de stupéfiants », ajoutent-ils.
 

13 décès en zone gendarmerie

Ces accidents mortels impliquent majoritairement des engins motorisés : 13 décès en voiture, 4 en moto et 6 à pied, à vélo ou en trottinette. Ils surviennent surtout en zone gendarmerie, ce secteur plus rural où 13 accidents mortels ont été déclarés contre 10 en zone police. Les routes départementales sont notamment pointées du doigt pour leur dangerosité, tel que la RD43 dans le territoire du Vexin qui est « l’une des routes les plus accidentogènes du Val-d’Oise. Elle est malheureusement assez célèbre entre Commeny et le Bellay-en-Vexin pour sa forte mortalité routière », regrette-t-on au sein de la préfecture.
 
« Nous ne pouvons pas continuer comme ça. Il faut stopper l’hémorragie », considère le cabinet. Les services de l’État comptent ainsi suivre la même stratégie qu’auparavant, à savoir la multiplication des opérations de contrôles policiers qui devraient être intensifiés dès la rentrée. « Elles sont utiles car elles permettent en même temps de sensibiliser les usagers sur leur conduite », assurent-ils.