Avec ses 300 000 arbres déjà plantés sur un objectif d’1 million, la plaine de Pierrelaye s’appelle dorénavant « forêt de Maubuisson », en raison de sa proximité géographique avec l’abbaye éponyme. Ce choix ne plaît pas au maire de Pierrelaye qui lui préférait son ancien nom, toute « sa commune s’étant historiquement construite autour de la plaine ».

Trois ans après ses premières plantations d’arbres, le plaine de Pierrelaye-Bessancourt vient d’être renommée « Forêt de Maubuisson ». Cette appellation fait référence à l’abbaye de Maubuisson, située au nord-ouest de cette surface de 1340 hectares. Le domaine a entretenu des « liens historiques », explique le département, avec cinq des sept communes limitrophes à la forêt. Fondé en 1236, ce domaine s’étendait sur Bessancourt, Frépillon, Méry-sur-Oise et Saint-Ouen-l’Aumône où se sont développées des activités de culture et de viticulture pendant plusieurs siècles. Et l’abbaye était alimentée en eau grâce au ruisseau de liesse qui prend sa source à Pierrelaye.
 
« Compte tenu de l’avancement, il était temps de nommer cet aménagement forestier emblématique du Val-d’Oise », communique le conseil départemental. 300 000 arbres d’une trentaine d’essences différentes ont déjà été plantés depuis 2019, soit 120 hectares. Cela représente près de 20 % de l’objectif affiché pour 2028, le syndicat mixte d’aménagement de la plaine de Pierrelaye-Bessancourt (SMAPP) prévoyant de semer un million d’arbres à terme. Il faudra ensuite attendre entre 30 à 50 ans pour que cette forêt arrive à maturité.
 

« Il est délicat de donner un nom de ville »

Ce projet vise à empêcher l’urbanisation de cette plaine, polluée par des siècles d’épandage des eaux usées de la région parisienne. « Avant, il y avait de l’agriculture mais avec la pollution des sols, on a dû reconvertir la plaine. C’est comme ça qu’il y a eu l’idée d’en faire une forêt. C’est une bonne solution », juge le maire communiste de Pierrelaye, Michel Vallade.
 
Pour autant, celui qui est aussi le plus vieux maire en fonction du Val-d’Oise est loin d’apprécier le nouveau nom donné à la forêt. « L’usine élévatoire [station de pompage destinée à puiser l’eau d’une rivière, NDLR]était située à Pierrelaye. Ce sont les Pierrelaysiens qui ont cultivé la plaine et toute la ville s’est construite autour », regrette Michel Vallade qui considère que ce serait « faire un clin-d’oeil à leur histoire que de continuer à l’appeler plaine de Pierrelaye ».
 
Mis à part l’abstention d’une élue d’Île-de-France, ce dernier est le seul à avoir voté contre cette appellation au sein du SMAPP, dont les membres sont la région francilienne, le département du Val-d’Oise et les communes avoisinantes (Bessancourt, Frépillon,Herblay-sur-Seine, Méry-sur-Oise, Pierrelaye, Saint-Ouen-l’Aumône et Taverny). « Il est délicat de donner un nom de ville lorsque la forêt touche plusieurs communes », affirme la présidente (LR) du conseil départemental, Marie-Christine Cavecchi.