Pour leur seconde participation à ce scrutin, les animalistes investissent les dix circonscriptions du Val-d’Oise, soit plus du double qu’aux dernières législatives. Tous issus de la société civile, ces candidats comptent bien imposer la question animale dans le débat public.

Il espère faire entrer la cause animale au sein de l’Assemblée nationale. Le parti animaliste investit dix candidats dans le Val-d’Oise pour ces élections législatives, soit toutes les circonscriptions du département. C’est deux fois plus qu’en 2017, date à laquelle la formation tout juste créée s’est frottée pour la première fois à une campagne électorale. « Nous sommes devenus un parti solide qui s’enracine de plus en plus dans le paysage politique », juge Enrico Eusebi, correspondant du parti pour le Val-d’Oise. Actuellement, neuf élus dans l’hexagone se revendiquent du parti animaliste, un adjoint au maire, des conseillers municipaux et un conseiller régional.
 
« Notre enjeu est simplement de remporter des voix pour participer au débat politique », explique le militant. Et de porter ainsi la voix des associations qui œuvrent depuis des années pour la protection animale. Si ce combat trouve de plus en plus d’échos au sein de la société, créant de fait « un corps électoral concerné » dont profitent les animalistes, le parti regrette son manque de poids dans les sphères politiques. « Contrairement aux associations qui ne sont parfois pas écoutées, nous, nous prenons des voix aux autres partis. Or, les partis écoutent seulement dans ce cas-là », souffle Enrico Eusebi.
 

Un parti sans couleur politique

Parmi les dix candidats choisis pour défendre ce projet dans le Val-d’Oise, huit sont originaires des circonscriptions au sein desquels ils se présentent. « C’est une belle réussite car nous avons réussi à ne pas parachuter. Ce ne sont que des gens locaux », se félicite Enrico Eusebi qui rappelle que ce département est une terre de choix car la majorité des voix glanées par le parti viennent « des zones péri urbaines et pavillonnaires ». Tous issus de la société civile, les postulants ont été retenus pour leur engagement, « quel que soit leur parcours ».
 

Le parti animaliste s’est créé en 2016.

La plus jeune d’entre eux, Morgane Frappa, 19 ans, étudiante en droit, se présente sur la 2e circonscription. Bénévole dans diverses associations et militante pour Campus animaliste (section jeunesse du parti), elle espère « imposer la question animale au niveau politique ». Sur la 6e circonscription, Philippe Demarquez, qui a mis sa vie en entreprise entre parenthèses pour se consacrer à cette cause, aimerait proposer des mesures concrètes, telles que la fin de l’élevage industriel et intensif ou encore l’interdiction de la chasse.
 
Le parti animaliste se revendique transpartisan, ni de gauche, ni de droite. Une façon de dépasser les clivages des partis pour débattre au mieux de la condition animale. À ce titre, ce mouvement politique ne veut pas entrer dans le jeu des alliances, afin d’éviter d’être perçu comme « gaucho ou conservateur ». De prime abord monothématiques, les animalistes souhaitent élargir leur projet politique : instaurer référendum d’initiative citoyenne (RIC), assurer la souveraineté alimentaire du pays….

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La liste des candidats investis par le parti animaliste :

  • 1e circonscription (Beaumont-sur-Oise, Magny-en-Vexin, Marines, Pontoise, La Vallée-du-Sausseron, Vigny) : Sandrine Barbier
  • 2e circonscription (Cergy Sud, L’Isle-Adam, Saint-Ouen, l’Aumône, Viarmes, commune de Neuville-sur-Oise) : Morgane Frappa
  • 3e circonscription (Beauchamp, Cormeilles-en-Parisis, Herblay, Taverny) : Véronique Rodas-Pawloff
  • 4e circonscription (Eaubonne, Ermont, Franconville, Saint-Leu-la-Forêt) : Cindy Tucci
  • 5e circonscription (Argenteuil Est, Argenteuil Nord, Argenteuil Ouest, Bezons) : Mathilde Sapin
  • 6e circonscription (Enghien-les-Bains, Saint-Gratien, Sannois, Soisy-sous-Montmorency) : Philippe Demarquez
  • 7e circonscription (Domont, Ecouen, Montmorency, Sarcelles Sud-Ouest) : Kamel Zouine
  • 8e circonscription (Garges-lès-Gonesse Est et Ouest, Sarcelles Nord-Est, Villiers-le-Bel) : Marina Prudhomme
  • 9e circonscription (Gonesse, Goussainville, Luzarches) : Youcef Itim
  • 10e circonscription (Cergy Nord, L’Hautil) : Evelyne Ollivier