Quatrième magistrat à démissionner dans le Val-d’Oise depuis les dernières élections municipales, Elvira Jaouën a déclaré qu’elle quittera ses fonctions lors du premier conseil municipal de Courdimanche de la rentrée 2022. Soulignant qu’elle ne peut être « maire indéfiniment », cette dernière passera le flambeau à la première femme de sa liste, Sophie Matharan.

« Il s’agit pour moi d’engager une nouvelle étape de ma vie ». C’est par ses mots, formulés en introduction du premier conseil municipal de l’année 2022, que l’actuelle édile de Courdimanche, Elvira Jaouën (DVG), a annoncé sa démission pour septembre prochain. Élue pour la première fois à la tête de cette commune cergypontaine de 7000 âmes en 2008, après avoir siégé à l’opposition durant sept ans, elle devient vice-présidente de l’agglomération par la même occasion. L’ex-socialiste quitte donc ses deux postes après quatorze années de mandat, elle qui en avait brigué un troisième en juin 2020, sans qu’aucun adversaire ne se soit présenté.
 
« Toutes ces années à votre service ont rythmé ma vie, travaillant de manière permanente à faire de notre ville, une ville en phase avec nos valeurs », a confié aux Courdimanchois celle qui a aussi été conseillère régionale jusqu’en 2021. Selon elle, l’équipe municipale a su transformer la commune et instaurer un climat de confiance avec les habitants grâce à la constante « application d’une démocratie participative ». « Fière » de ce qui a été accompli, Elvira Jaouën garde notamment en tête l’aménagement de 80 nouveaux logements dans le quartier de la Louvière, l’aire de jeu végétalisé, la réhabilitation des grands jardins, ou encore la refonte de l’école André Parrain.
 

« L’engagement doit se transmettre »

Pourtant, à ses yeux, le temps est venu de se retirer, cette dernière soulignant qu’elle ne peut être « maire indéfiniment ». « On reproche trop souvent aux politiques de s’accrocher. Or, l’engagement doit se transmettre. Il faut permettre à la nouvelle génération d’élus de poursuivre le chemin emprunté et de l’adapter. Je n’ai aucun doute sur leur capacité à s’inscrire dans cette démarche », explique la soixantenaire. Loin de tout quitter en un claquement de porte, Elvira Jaouën compte bien s’assurer d’une passation « douce » de ses pouvoirs à la majorité municipale durant ces huit prochains mois. Elle dit rester au plus près des dossiers en cours d’ici là.
 
Sa remplaçante est déjà toute trouvée puisqu’il s’agit de Sophie Matharan, la deuxième adjointe au maire à la coéducation et à la petite enfance. « Sa disponibilité et sa capacité à porter des politiques publiques collectives en font la personne ressource pour assumer cette fonction », argue en son sens, Elvira Jaouën. Le fait de choisir une femme n’est pas non plus un hasard puisque cela s’inscrit dans une « symbolique de la parité », chère à l’élue de gauche. Ancienne directrice d’école, aux « valeurs humanistes » soutient l’édile, Sophie Matharan est son adjointe depuis déjà huit ans.
 

« J’ai envie de profiter de ma vie personnelle »

Ce flambeau une fois passé, Elvira Jaouën affirme rester engagée pour ses combats et ses valeurs tant la politique « n’est pas seulement une question de mandat, mais aussi une histoire de posture ». Toutefois, plus question de prétendre à de nouveaux mandats après 20 ans passés dans ces rouages. « J’ai envie de profiter de ma vie personnelle et de me poser dans un premier temps. Après, j’ai en perspective de partir en voyage pour partir à la découverte d’autres pays », déclare sereinement la future démissionnaire.
 
Elle est la quatrième maire à quitter sa magistrature dans le Val-d’Oise depuis les dernières élections municipales de juin 2020. José Mendez a enclenché la marche dans la ville de Perchay, suivi de Pierre Derouillac (SE) à Santeuil et de Nadine Leclercq (SE), dans la commune d’Arronville.