Après plusieurs projets avortés, le nouveau tracé de déviation de la RD14, présenté par le département, pourrait enfin être le bon. Contournant largement la Chapelle-en-Vexin, il répond davantage aux attentes des riverains que celui présenté en 2018.

« Notre demande a été entendue », juge Sylvie Jodart, présidente de l’association Ensemble pour la déviation. « Le tracé passe plus loin des habitations et impacte peu les habitants », explique-t-elle, ravie. Éloignée de 600 m au nord du centre-ville de ce village de 341 âmes, cette nouvelle mouture propose de contourner la commune sur 2,7 km grâce à un giratoire situé juste avant le cimetière. Une différence notoire par rapport à la dernière version de 2018 jugée « trop proche du centre-ville » par l’ancien maire (SE) Gaël Pillon.

 

Avec ce projet, les Chapellois pourraient voir le bout du tunnel, eux qui réclament cette déviation depuis plus de 50 ans. Le village de 341 âmes est coupé en deux par la route départementale 14. Ce sont en moyenne, 12 700 véhicules, dont 10 % de poids lourds, qui empruntent cette voie tous les jours. Une donnée qui la rend particulièrement accidentogène. Entre 2000 et 2011, « 11 accidents ont fait six tués, dont trois enfants du village », s’afflige la municipalité.

 

En jaune, le nouveau tracé proposé pour la déviation de la départementale 14 au niveau de la Chapelle-en-Vexin

 

« Les travaux devraient débuter en 2023 »

 

Pour y remédier, ce tronçon de route a été soumis à plusieurs projets de contournement depuis 1979, d’après la mairie. Ils ont tous été avortés. Jusqu’en 2015 environ, « le dossier était complètement bloqué à cause de son coût trop important », indique Yannick Boëdec, conseiller départemental, délégué aux routes. Le département s’est alors associé avec la région dans le cadre du plan anti-bouchon, en 2018, « permettant de relancer le projet », informe celui qui est aussi maire (LR) de Cormeilles-en-Parisis. Après le rejet de 2018, ils ont présenté une huitième version du tracé au mois de mars dernier.

 

Si ce projet aboutit, le coût du chantier sera financé de moitié par le département, le reste par la région Île-de-France. Estimé à 9,3M d’€, il doit encore être soumis à une concertation publique dont la date n’est pas définie à cause de la crise sanitaire. « Les travaux devraient débuter en 2023 », espère Sylvie Jodard. Joëlle Valenchon reste tout de même vigilante et « attends de voir » que le projet soit définitivement validé avant de crier victoire. « Je veux retrouver mon village », fulmine-t-elle.