L’Assemblée départementale a adopté, vendredi 26 mars, le budget primitif de 2021, le dernier de cette mandature. Malgré un nouveau surcoût lié à la pandémie, estimé à 28,5 M€, la majorité de droite se félicite d’augmenter son niveau d’investissement. Un effort jugé insuffisant par l’opposition.

« Nous avons été vigilants depuis un an, nous le sommes toujours, mais nous tenons à rester ambitieux cette année », annonce d’entrée Marie-Christine Cavecchi, présidente du Conseil départemental. Malgré la crise sanitaire, le Département a adopté vendredi 26 mars un budget primitif de 1,5 milliard d’euros pour l’année 2021, soit un niveau quasi identique à celui de l’année dernière. 

 

La partie était pourtant loin d’être gagnée, puisque la collectivité prévoit un nouveau surcoût lié à la crise sanitaire de 28,5 M€ cette année. Si on ajoute cette somme aux 25 M€ déjà déboursés l’année dernière pour contrer la pandémie, la note devrait s’élever à près de 53,5 M€ en deux ans. 

 

Moins de recettes et plus de dépenses

Dans le détail, le Val-d’Oise compte près de 3 M€ de rentrées d’argent en moins, avec -1,9 M€ de recettes pour les cantines et 1,1 M€ de pertes liées aux transports. Dans le même temps, son budget 2020 a été alourdi par l’achat d’équipements pour le personnel à hauteur de 8 M€, ou encore l’abondement de 1,9 M€ au fonds résilience destiné à soutenir les très petites entreprises franciliennes de moins de 20 salariés. Au total, 445 entreprises val-d’oisiennes ont ainsi pu être aidées, « ce qui nous a permis de sauver près de 1 300 emplois », se félicite la vice-présidente déléguée à la prévention spécialisée, Véronique Pélissier. Un résultat encourageant qui a convaincu l’assemblée départementale d’y injecter à nouveau 870 000 € en 2021.

 

Cette année encore, le Val-d’Oise doit faire face à une hausse des dépenses sociales. Elles devraient même atteindre un record en représentant environ 60% des dépenses de fonctionnement de 2021. Près de 250 M€ seront notamment alloués au RSA en 2021 contre 210 M€ il y a deux ans. Une prise en charge de plus en plus dure à assumer, alors que « l’État continue de se désengager », peste Marie-Christine Cavecchi en observant avec dépit que la compensation de l’exécutif est passée de 80% en 2004 à 35% l’année dernière. « La crise sanitaire a fait apparaître au grand jour les failles de l’État et heureusement que les collectivités locales ont répondu présent », dénonce-t-elle.

 

Des investissements massifs

Au pouvoir depuis 2012, la majorité de droite a toujours fait de la maîtrise de la dette son principal cheval de bataille. « Elle s’élevait à plus d’un milliard d’euros en 2011 et avait progressé de 69% en trois ans », vilipende le vice-président délégué aux finances, Gérard Seimbille. Une décennie plus tard, la dette a été ramenée à hauteur de 893,4 M€, soit près de 130 M€ en moins. Un résultat stable depuis deux ans qui sera de nouveau gelé cette année grâce à un emprunt d’équilibre de 85 M€. L’objectif est clair : continuer d’investir malgré l’augmentation des dépenses. 


En la matière, la majorité souhaite conclure sa mandature avec un niveau d’investissements inégalé. En 2021, les investissements devraient grimper de 13% en un an pour s’établir à 193,6 M€. De quoi financer la construction de deux nouveaux collèges pour 35 M€, l’extension du CDFAS, l’ouverture d’une nouvelle maison départementale de l’enfance qui verra sa capacité d’accueil passer de 45 à 70 lits en septembre prochain, ou encore le plan vélo. « C’est du jamais vu depuis dix ans et on a dû bien travailler pour en arriver là », se réjouit la présidente du Conseil départemental. 

 

 

« La crise sert un peu de paravent »

Pour le président des socialistes et apparentés, Jean-Pierre Muller, « ce budget est très loin d’être à la hauteur ». Son compère, Cédric Sabouret, approuve : « la crise sert un peu de paravent, puisqu’elle a aussi permis de faire des économies sachant qu’il n’y a plus aucune animation ». Ils pointent l’insuffisance du plan jeunes qui prévoit cette année la remise du 9e prix égalité des chances ou encore l’ouverture d’une trentaine de places en chantiers d’insertion pour les jeunes peu ou pas qualifiés. « C’est largement en-deçà de la crise qui frappe notre jeunesse », critique Jean-Pierre Muller. D’autre part, les élus de gauche dénoncent une légère baisse du budget consacré au sport, « un secteur pourtant au bord de la catastrophe ». La non-reconduction d’une dotation de 25 000 € à cinq associations caritatives est aussi critiquée.