Face à la dégradation de la situation sanitaire dans le Val-d’Oise et constatant un « relâchement » dans l’application des mesures sanitaires, la préfecture annonce un renforcement des contrôles dès ce week-end avec une tolérance zéro.

« Le Val-d’Oise a été et est toujours le département de grande couronne qui connaît la situation sanitaire la plus préoccupante ». Quelques heures après la conférence de presse du ministre de la Santé, Olivier Véran, la préfecture du Val-d’Oise a, à son tour, convoqué les médias locaux pour alerter sur la situation sanitaire dans le département. Le directeur du cabinet du préfet a présenté les derniers relevés épidémiologiques qui se sont fortement dégradés suscitant l’inquiétude. Le taux d’incidence (nombre de nouvelles contaminations rapporté à 100 000 habitants sur 7 jours) est passé de 117 le 27 décembre, niveau le plus bas atteint après le second confinement, à 232. « Cela signifie qu’il y a 2 900 nouveaux cas de Covid-19 chaque semaine dans le Val-d’Oise, c’est un chiffre énorme », s’alarme Philippe Brugnot. Le taux de positivité (nombre de personnes testées positives) est lui aussi en forte augmentation. De 3,3 le 27 décembre, il s’élève désormais à 8,6.

Entre le 20 et le 27 janvier dernier, sur 5 129 contrôles réalisés, 1 187 infractions ont été relevées dont 305 pour non-port du masque et 842 pour non-respect du couvre-feu. Six établissements ont fait l’objet d’une fermeture administrative.

1187 infractions et 6 fermetures administratives entre le 20 et le 27 janvier

La dégradation de ces indicateurs épidémiologiques a pour conséquence d’exercer une pression grandissante dans les hôpitaux avec 80% des lits de réanimation disponibles dans le département, occupés par les patients atteints de la Covid-19 (42 lits occupés sur 58 disponibles). Malheureux hasard, ce jeudi était constaté le 1300e décès de la Covid-19 dans les hôpitaux du département depuis le début de la crise. Et rien qu’entre mercredi et jeudi, sept personnes y sont décédées.

 

Les services de l’État mettent en lien cette aggravation de la situation sanitaire avec un « relâchement » observé dans l’application des règles sanitaires et des gestes barrières, tant du côté des particuliers que des commerces. Sur 5 129 contrôles réalisés entre le 20 et le 27 janvier dernier, 305 infractions ont été relevées pour non-port du masque et 842 pour non-respect du couvre-feu. Six établissements ont également fait l’objet d’une fermeture administrative pour non-respect des règles sanitaires.

 

Face à ce constat et dans la perspective de ce deuxième week-end de soldes, la préfecture du Val-d’Oise durcit le ton et annonce le renfort des contrôles. « Nous avons convoqué les directeurs des principaux centres commerciaux pour leur rappeler que le respect des règles sanitaires relève de leur compétence », lance Philippe Brugnot. Ces derniers doivent notamment respecter « la jauge de fréquentation de 8 mètres carrés par client » et « adapter les horaires pour permettre au public d’être à 18h à domicile » « Il n’y a pas lieu d’avoir la moindre tolérance », prévient le directeur du cabinet du préfet.

 

Vers un renforcement des mesures sanitaires

« Toutes ces mesures contribuent à limiter la diffusion du virus », rappelle Philippe Brugnot qui ne cache pas son impatience à voir arriver un vaccin pouvant se conserver plus facilement. Débutée le 4 janvier, la campagne de vaccination, ouverte aux professionnels de santé, résidents d’Ehpad et aux plus de 75 ans, a permis à quelque 17 500 personnes de recevoir la première dose du vaccin. Si la campagne de vaccination est pour l’instant réalisée avec le produit Pfizer/BioNtech, qui doit être conservé à – 80°C au sein d’un super-congélateur, ceux de Moderna et d’AstraZeneca, dont ce dernier a été validé ce vendredi par l’Agence européenne du médicament, devraient être utilisés prochainement.

 

Le renforcement des contrôles dans le Val-d’Oise intervient alors que le gouvernement planche actuellement sur de nouvelles restrictions contre l’épidémie de Covid-19.

 

Extrait de l’interview de Philippe Brugnot, directeur de cabinet du préfet du Val-d’Oise :