Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé mercredi 23 septembre une nouvelle cartographie de l’épidémie. Si le virus circule toujours activement dans le Val-d’Oise, le département n’est pas en alerte renforcée comme c’est le cas de Paris et de sa petite couronne.
« À l’échelle du pays, la circulation du virus continue à augmenter fortement », a déploré le ministre de la Santé Olivier Véran mercredi 23 septembre. Il est notamment revenu sur le taux d’incidence [qui compte le nombre de nouvelles contaminations chaque semaine, ndlr]« en hausse constante ». De 83 la semaine dernière, le ministre de la Santé estime qu’il devrait passer à 100 « dans les prochaines heures ou les prochains jours ».
Pour contrer ces mauvais chiffres, le gouvernement a mis en place une nouvelle cartographie de l’épidémie qui sépare chaque département en cinq catégories : les zones de vigilance en gris, les zones d’alerte en rose, les zones d’alerte maximale en rouge écarlate et les territoires en état d’urgence sanitaire en noir hachuré. Plus le degré d’alerte est élevé, plus les mesures sont restrictives.
Pour le moment, le Val-d’Oise est relativement épargné puisqu’il fait partie des 69 départements classés en rose. Si le masque était déjà obligatoire dans 76 communes, les événements publics comme les fêtes privées, les tombolas ou encore les anniversaires sont désormais limités à 30 personnes maximum, y compris pour les mariages.
Hélène Galloy, traiteur basée à Boissy-l’Aillerie, réalise pourtant 25% de son chiffre d’affaires lors de ces cérémonies. Cette nouvelle décision risque de fragiliser un peu plus son entreprise, Midi Moins le Quart, qu’elle a fondé « D’habitude, on fournit pour 150 personnes par mariage. Cette année, on doit se contenter d’une quarantaine et ce sera encore moins maintenant », déplore la cheffe d’entreprise.
Aujourd’hui, la restauratrice qui emploie une salariée et quelques employés en extra peine à envisager l’avenir. « On a bien quelques personnes qui prévoient de se marier l’année prochaine, mais elles ne savent pas si ce sera annulé. Par conséquent, on reçoit de tout petits acomptes », déclare fataliste, Hélène Galloy.
D’autres annonces sont attendues dans les prochains jours. Olivier Véran a d’ailleurs précisé que les préfets de ces territoires sont libres de prendre de nouvelles mesures « pertinentes » si la situation se dégrade.
“On s’attend à ce que ça nous arrive tôt ou tard”
Avec un taux d’incidence de 136 au cours de la semaine dernière, le Val-d’Oise échappe à la catégorie « alerte renforcée », déclenchée à partir d’un taux d’incidence supérieur à 150 et au-dessus de 50 chez les personnes âgées.
En revanche, Paris et sa petite couronne font partie de ces zones. À compter de lundi, la jauge des rassemblements va être ramenée à 1 000 personnes. Les grands événements, les fêtes locales et étudiantes y seront aussi interdits, tout comme les rassemblements de plus de 10 personnes. Les salles de sport, les gymnases et les salles des fêtes seront quant à elles temporairement clôturés. Par ailleurs, les bars et les restaurants devront fermer au plus tard à 22 heures.
Frédéric Villechanoux, directeur du restaurant Au bureau de Franconville, est soulagé d’avoir pu échapper à cette décision.« On est un peu étonnés de ne pas être concernés mais tant mieux, on va pouvoir travailler », déclare-t-il. Malgré tout, le restaurateur ne se fait pas d’illusions : « On s’attend à ce que ça nous arrive tôt ou tard ».
En place depuis sept ans, son restaurant franchisé réalise actuellement entre 100 et 150 couverts quotidiens en semaine. La partie pub accueille aussi près de 100 clients chaque soir, « la majorité entre 20h30 et 21h », expose Frédéric Villechanoux. « Si on devait fermer à 22h, nous ne pourrions réaliser qu’un seul service par soir », déplore le restaurateur qui a déjà perdu 80 places à cause des restrictions sanitaires.
Les restrictions annoncées par Olivier Véran doivent prendre effet pendant au moins deux semaines.
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