Si le confinement, instauré le 16 mars dernier, semble porter ses fruits pour réguler la crise sanitaire, il a un impact direct sur le taux de chômage national qui explose de +7.1% entre mars et février. Le Val-d’Oise n’est pas épargné. 

Publiés ce lundi 27 avril par l’institut de recherche du Ministère du Travail, la Dares, les chiffres du chômage inquiètent. Si le premier trimestre 2020 n’enregistre qu’une légère hausse de 0,8% du nombre de personnes sans emploi (catégorie A), c’est en grande partie grâce aux chiffres plus encourageants de janvier et de février.

 

Car si l’on compare le mois de février à celui de mars, l’augmentation est beaucoup plus spectaculaire. On compte ainsi 246 100 chômeurs de plus qui viennent s’ajouter aux 3.7 millions de français dans cette situation sur tout le territoire, hors Mayotte. Cela représente un bond du chômage de 7,1%, un record historique depuis 1996, qui s’explique par le fait que « les personnes qui étaient au chômage en février le sont toujours en mars, explique le Ministère du Travail dans un communiqué. Chaque mois, ce sont environ 550 000 personnes qui entrent et 550 000 personnes qui sortent de Pôle emploi. Or, en raison de la crise sanitaire et du confinement, on constate une forte baisse des sorties de Pôle emploi ce mois-ci (-29 % soit près de 170 000 personnes) ».

 

L’exécutif estime donc que le chômage augmente « parce que les entreprises n’embauchent plus, mais pas parce qu’elles licencient massivement ». En effet, 11,3 millions de français sont actuellement en chômage partiel. Une mesure qui « protège puissamment les salariés », selon le Ministère du Travail, et sans laquelle « le nombre de nouveaux chômeurs se compterait par millions, comme aux États-Unis par exemple ». 

 

+34 150 personnes sans emploi en Île-de-France

La tendance se confirme aussi en Île-de-France. 693 400 personnes n’exercent aucune activité dans la région, d’après l’institut de recherche du Ministère du Travail, la Dares. C’est 34 150 de plus qu’en février. 

 

La forte hausse du mois de mars impacte différemment les départements franciliens. Les départements de Paris et de Seine-et-Marne subissent les augmentations les plus conséquentes avec respectivement, +6,2% et +5,4%. L’Essonne, la Seine-Saint-Denis et le Val-d’Oise ont vu leur nombre de personnes sans aucune activité s’élever à +4,9% chacun. 

 

Cela représente 3 440 chômeurs de catégorie A de plus en un mois dans le Val-d’Oise. Dans le détail, les hommes sont deux fois plus représentés (+2 280) que les femmes (+1 160), d’après les données de la Dares. 

 

+3% de chômage chez les 25-49 ans dans le département

Si l’on ajoute les chômeurs ayant une activité réduite (catégories B et C), on compte un total de 997 610 demandeurs d’emploi en Île-de-France. Le Val-d’Oise enregistre, lui, 2 540 chômeurs de plus qu’en février, toutes catégories confondues. Cela représente une hausse de 2,5% en un seul mois. 

 

Les plus jeunes (-25 ans) et les séniors (+50 ans) sont relativement préservés avec des hausses respectives de 1,7% et 1,6%. Au contraire, les 25-49 ans ont vu leur taux de chômage, toutes catégories confondues, exploser de +3% en mars. 

 

Dans ce contexte, le ministre de l’Économie, Bruno Lemaire, appelle un « maximum de Français à reprendre le travail ». Interrogé ce mercredi matin sur LCI, au lendemain de l’annonce du plan de déconfinement par Édouard Philippe, il juge la reprise de l’activité « indispensable », alors que le gouvernement prévoit une chute du PIB de 8% cette année.