En changeant presque toutes ses têtes de listes, le parti de Marine Le Pen mise sur le renouveau.

Bruno Marcel, délégué du RN95, dit privilégier la « qualité à la quantité ». Un petit camouflet tout de même pour l’auto proclamé premier parti de France qui présentera une liste de moins qu’en 2014. Des propres confessions du délégué, « nous avons eu du mal à nous mobiliser dans toutes les communes », mais l’ordre du jour est au renouveau.

 

Un seul rescapé de la dernière campagne

 

Sébastien Ustase, conseiller municipal d’opposition à Franconville, se présente pour la deuxième fois en tant que tête de liste sous l’étiquette RN.

De la précédente campagne, seul Sébastien Ustase, élu avec Jean-Luc Mayenobe à Franconville, reste de la partie. L’ex-gendarme qui se présente fièrement comme « franconvillois depuis 41 ans », tentera de briguer la mairie le mois prochain. Ancien garde du corps de Marine Le Pen, il se sent plus légitime au terme de son mandat : « On ne s’invente pas élu, ça s’apprend. Et le fait d’avoir siégé au conseil municipal me permet de pouvoir porter plus facilement notre projet ». Au programme, la sécurité revient souvent en interne. « C’est évidemment le gros point fort de notre campagne avec le renforcement des effectifs de police », valide Bruno Marcel. Celui qui prend la tête de la fédération en 2018 après une période d’instabilité suite à l’exclusion d’Alexandre Simonnot, affrontera ses premières élections à ce poste.

 

D’abord pressenti pour diriger la liste à Beaumont-sur-Oise, il a préféré laisser la place à Philippe Pierre. Lui et sa compagne, Stéphanie Henry, sont d’anciens adjoints LR de Georges Mothron à Argenteuil. Ils ont été exclus il y a quelques mois pour proximité avec le RN. « Ils n’étaient plus en phase avec l’ancienne droite classique », se satisfait le numéro un du RN95. Stéphanie Henry se présentera d’ailleurs, elle aussi, à Pierrelaye. 

 

Un changement d’image

Philippe Pierre, ancien adjoint LR à Argenteuil, se présente sous l’étiquette RN à Beaumont-sur-Oise

« Les Républicains sont bouffés par des chamailleries en haut de l’étage, ils ont oublié leurs vraies valeurs », affirme Philippe Pierre. Fervent défenseur de Laurent Wauquiez à l’époque, il bascule peu à peu après la catastrophe Fillon et les dernières européennes. « Même si le RN n’était pas devenu le premier parti de France, j’y serais quand même allé car je suis un patriote », appuie le candidat. La transition aurait été impossible sous Jean-Marie Le Pen, confesse le quadragénaire : « La ligne de Marine Le Pen, l’émergence de Jordan Bardella, le changement de nom… Tous ces éléments ont fait beaucoup de bien à l’image du parti ». Ce constat, il le vérifie au contact des beaumontois à qui il souhaite proposer une charte éthique. « Ils viennent naturellement vers moi pour discuter », affirme-t-il. 

 

Même son de cloche à Franconville selon Sébastien Ustase : « En 2014, l’accueil n’était pas toujours agréable. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus simple, il n’y a aucune animosité ». « On avait souvent tendance à nous catégoriser comme racistes, fachistes ou homophobes. Moi, j’ai grandi dans une cité cosmopolite, les temps changent », conclue le franconvillois.

 

Le RN devait investir une septième liste autour de Christian Malacain, conseiller municipal d’opposition à Saint-Leu-La-Forêt. D’après les informations de Bruno Marcel, il aurait abandonné. 

 

La liste des candidats

Sébastien Ustase à Franconville

David Diril à Arnouville

Philippe Pierre à Beaumont-sur-Oise

Stéphanie Henry à Pierrelaye

Jean-Pierre Dupont à Bruyères-sur-Oise

Jean-Jacques Grosperrin à Montmorency