Les travaux de la ligne CDG Express doivent débuter prochainement pour une mise en service en 2024. Un calendrier serré qui inquiète Île-de-France Mobilités et le Conseil départemental du Val-d’Oise quant à de possibles conséquences sur les transports du quotidien.

Elle doit être prête pour les Jeux olympiques de Paris en 2024… La liaison ferroviaire CDG Express reliera de façon automatisée et directe l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle à la gare de l’Est à Paris. Pour 24€ par voyageur, ce mode de transport placera l’aéroport à 20 minutes de la capitale avec 4 trains par heure entre 5 h et minuit. Objectif : répondre à la saturation des voies d’accès de l’aéroport, selon le groupe Aéroport de Paris (ADP), et « assurer l’avenir de la plateforme de Paris-Charles de Gaulle », selon Augustin de Romanet, PDG du groupe.

 

Ce projet à 2 Mds €, porté par ADP, l’État et la SNCF, doit voir ses travaux débuter d’ici 2019. De nouvelles voies doivent être mises en place sur 8 km entre l’aéroport et Mitry-Mory, et les infrastructures existantes doivent être aménagées entre Mitry-Mory et Paris, soit 24 km.

 

Impact sur d’autres lignes

Cette cohabitation entre lignes existantes et le CDG Express, fait craindre un impact sur la régularité des trains actuellement en service. « Cette liaison empruntera en grande partie des infrastructures existantes et pourrait impacter l’exploitation de la ligne du RERB et des lignes de Transilien pendant les travaux et sa mise en service », fait savoir Île-de-France Mobilités, dans un communiqué de presse. De quoi pousser Valérie Pécresse présidente de l’autorité organisatrice des transports franciliens, à réclamer « à l’Etat de suspendre les travaux du CDG Express tant que toutes les garanties n’auront pas été données sur l’absence d’impact sur les voyageurs du quotidien ».

 

« C’est un projet qui apporte un bienfait qui n’est pas quotidien pour les val-d’oisiens et puis ça aura un impact négatif, pendant les travaux et après les travaux », abonde Philippe Rouleau (LR), Vice-Président du Conseil départemental délégué aux transports. Un avis défavorable et unanime, porté par l’exécutif val-d’oisien, en novembre dernier, dans le cadre de l’examen de la demande d’autorisation environnementale du projet.

 

Des critiques rapidement balayées par le groupe ADP. Dans un communiqué de presse, l’exploitant des aéroports franciliens explique que « les études réalisées, notamment par SNCF Réseau, ont démontré que le projet CDG Express n’impactait pas la capacité de transport du RER B ou les modalités d’exploitation du RER E même en cas de situation perturbée ». « La mise en place du CDG Express devrait aussi permettre de réduire de plusieurs centaines par an les incidents d’exploitation liés à des bagages abandonnés », ajoute ADP dans ce même communiqué.

 

Problème de priorité

Dans leur délibération, les élus du département s’interrogent également « sur la participation de l’État au financement [du projet]grâce à un prêt de 1,7 Mds €, alors qu’en partie pour raison financière, le calendrier des travaux de la ligne 17 du Grand Paris Express a été reporté de 6 ans ». « On ne peut pas à la fois tenir des discours en disant ‘on va réorienter nos investissements et on va s’occuper du quotidien des Franciliens’, et dans le même temps sur un gros projet comme celui-ci faire un autre choix et décaler des projets qui touchent au quotidien des citoyens », argue Philippe Rouleau (LR). Une situation qui amène également l’opposition socialiste à l’interroger. « Si CDG Express avance plus vite que le Grand Paris Express, (…) on imagine assez bien que c’est un argument de moins pour la ligne 17 dès lors que CDG Express sera réalisé », s’alarme quant à lui Cédric Sabouret, Conseiller départemental (S&A) du canton de Villiers-le-Bel.