Ils sont parlementaire, maire, conseiller départemental ou régional et ont annoncé sur les réseaux sociaux ne plus soutenir François Fillon. Certains se prononcent ouvertement pour Alain Juppé dont des poids lourds, comme le sénateur Francis Delattre ou l’ancien président du département du Val d’Oise François Scellier, député.

Les parlementaires

François Scellier, député (sur Facebook, vendredi) :  « J’ai envoyé mardi matin au Conseil Constitutionnel mon parrainage pour François Fillon et naturellement je ne peux le reprendre. Car je suis conscient que, dans les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons désormais, nous allons inexorablement vers un échec.

En conséquence, j’appelle aujourd’hui chacun, François Fillon en tout premier lieu et ceux de nos amis qui le soutiennent encore, à prendre enfin conscience de la situation. Nous n’avons plus le droit ni le loisir d’hésiter.

Il faut que François Fillon se retire sans délais et que toutes et tous, nous nous réunissions derrière Alain Juppé, pour assurer notre victoire et donner à la France les moyens de son redressement.

Les français ne nous le pardonneraient pas si nous n’étions pas capables de prendre les dispositions qui s’imposent maintenant. Il faut donc que tous ceux et toutes celles de nos amis élus qui en ont encore la possibilité envoient dès maintenant au Conseil constitutionnel leur parrainage pour Alain Juppé« .

 

Francis Delattre, sénateur (sur Facebook, vendredi) : « En Val-d’Oise, j’en appelle aux Maires de la Droite et du Centre, à nos collègues Conseillers régionaux et départementaux, d’envoyer le plus rapidement possible leur parrainage au Conseil constitutionnel au profit d’Alain JUPPE.
Ce serait une catastrophe pour le redressement de notre pays, l’élimination de la Droite Républicaine et du Centre, au second tour de la Présidentielle.
Ne prenons pas le risque insensé que le dépit des électeurs, conduise à l’élection de l’héritière des Le Pen.
Soyons lucides, aujourd’hui avec Alain JUPPE, ce n’est pas un Plan B mais un plan de sauvetage de nos valeurs et de nos idéaux qu’il faut avoir le courage de mettre en place ».

 

Maire :

Philippe Rouleau, maire de Herblay (jeudi sur Facebook) : « Je viens de décider de donner mon parrainage à Alain Juppé. Je suis très attaché à mon mouvement politique et il est des moments dans la vie où il faut prendre ses responsabilités. Je ne peux pas me résoudre à permettre à la gauche de continuer à mener une politique néfaste pour notre pays et surtout prendre le risque de permettre à Marine Le Pen d’accéder au pouvoir« .

 

Les conseillers départementaux

Armand Payet (vendredi, Facebook) :

« Après 5 ans de social-hollandisme, les Français sont à bout. A l’issue de ce quinquennat morose parsemé de petites phrases, de reculades sur les réformes et d’impuissance politique, un chemin s’ouvre pour des réformes radicales, profondes mais nécessaires.

Une partie du peuple de la droite et du centre a choisi François Fillon en novembre dernier pour le représenter à cette élection qu’on nous disait imperdable pour la droite. Pourtant, les certitudes de novembre ont été balayées par les révélations de février.

Je respecte la force de caractère de François Fillon, j’approuve les choix de réformes qu’il préconise. Je ne participerai donc pas au concert d’attaques médiatico-politiques dont il est l’objet aujourd’hui. Cependant force est de constater que ce projet politique n’est désormais plus audible.

Face à ce big-bang politique, je ne me résigne pas à choisir entre la candidate du chaos, Marine le Pen, et le candidat du néant, Emmanuel Macron.

C’est l’intérêt supérieur de la France qui le commande : pour mettre en œuvre les réformes nécessaires dès mai, fidèle à mes convictions, j’ai décidé d’accorder mon parrainage à Alain Juppé« .

 

Le conseiller départemental Alexandre Pueyo a annoncé vendredi soir suspendre la campagne.

« Chers amis, Chers sympathisants, La situation politique que nous vivons est inédite et difficile. Le candidat issu de notre Primaire est aujourd’hui contesté de toutes parts. Les poursuites judiciaires à son encontre, les défauts de communication voir les contradictions ont rendu son message totalement inaudible. Sa probable mise en examen rend sa candidature moralement compliquée alors qu’il avait promis de renoncer si cela devait arriver. Néanmoins plus de 4 millions de Français dont de très nombreux Cergyssois lui ont donné une légitimité indéniable et ont validé son projet de redressement de notre pays. François Fillon a aussi le nombre de parrainages nécessaire. Mais force est de constater que la campagne est à l’arrêt. Il n’y a plus de porte-parole, plus de trésorier, plus de coordinateur des déplacements… J’ai donc décidé de suspendre la campagne à Cergy, ville dont j’ai la responsabilité. Nous sommes militants pour défendre des valeurs et un programme, pas pour s’expliquer sur le pourquoi et le comment du travail de la femme du candidat. Concernant mon parrainage je ne l’ai donné à personne… je verrai donc le 14 ou 15 mars prochain ce que je ferai en fonction des évolutions de la situation politique ».

 

Article mis à jour samedi à 10h50 : S’il suspend la campagne de terrain, Alexandre Puyeo assure dans un mail adressé vendredi soir à la rédaction de VOnews : « je ne lâche pas Fillon…« . Et de préciser sur Facebook en réponse à des commentaire sur son dernier post : « Ceux qui parrainent Juppé se trompent pour le moment.. Il faut attendre et voir ce qui va se passer ce week-end. »

Conseiller régional

Nathalie Elimas (sur Facebook, vendredi)

« À l’occasion de la Primaire ouverte de la droite et du centre , j’ai apporté mon soutien à François Fillon. Je l’ai fait avec convictions – alors que les sondages le plaçaient en 4ème position – car le projet qu’il souhaitait porter pour la France me semblait le plus adapté à l’urgence et la gravité de la situation dans laquelle est plongée notre pays. Je lui ai apporté mon soutien, aussi, parce qu’il incarnait une certaine forme d’intégrité, de probité, d’exemplarité.
Après la primaire et alors que sortaient les « affaires », c’est en respectant le principe de présomption d’innocence que j’ai pris le recul et le temps de la réflexion.
Aujourd’hui, les événements qui se succèdent remettent en cause des acquis démocratiques fondamentaux à mes yeux et à ceux des Français : le respect des institutions et l’indépendance de la justice, la liberté de la presse, la crédibilité de la parole donnée et la confiance indispensable à la réussite de l’alternance.
Fidèle à mes valeurs propres, à mon engagement au Mouvement Démocrate qui fait – depuis toujours – du changement des pratiques politiciennes archaïques et de la moralisation de la vie publique un combat, je ne peux que constater avec désarroi que le message porté par F. Fillon m’est devenu indéfendable.
C’est pourquoi j’ai décidé, en responsabilité et en mon âme et conscience de ne plus le soutenir dans sa course à l’élection présidentielle. »