Quand Molière et Dalí montent sur les planches pour évoquer leur vie, cela donne deux spectacles à ne pas rater. Entretien avec Philippe Kieffer, comédien de la compagnie Hubert Jappelle, qui interprète les deux rôles devant le public du Théâtre de l’Usine d’Eragny.

Poquelin

Poquelin, l’entretien exclusif – credit Dominique Chauvin

Dans « Poquelin, l’entretien exclusif », Molière va répondre aux questions d’une journaliste du XXIe siècle. Original !

 

Il s’agira d’un Molière projeté à notre époque. La journaliste, interprétée par Hélène Guichard, va l’interviewer sur les différents passages de son enfance jusqu’à sa mort. Elle jouera également avec lui des scènes issues de son répertoire. Par exemple des séquences connues, comme la galère dans « Les fourberies de Scapin » ou le poumon dans « Le Malade imaginaire », ou des extraits un peu moins connus, comme le dépit amoureux.

 

Dans « Dalí, conférences imaginaires », doit-on s’attendre à retrouver sur scène l’exubérance qui caractérisait l’homme ?

 

Le point de départ est une réelle conférence prononcée en 1955 à la Sorbonne où Dalí était arrivé dans une Rolls remplie de choux fleurs. Il venait alors pour discourir sur l’Art contemporain, sur lui, et sur Picasso, qu’il considérait comme le seul génie du XXe siècle, hormis lui même. On va donc avoir un Dalí un peu exubérant.

La première partie de la conférence montrera cependant un Dalí plus années 50, habillé en costume, commentant son éviction du groupe surréaliste. La deuxième mettra en scène un Dalí plus âgé, plus riche, habillé d’un superbe grand manteau. Un artiste plus exubérant, dont les journaux du monde entier décrivent les frasques. Cela nous amènera vers le Dalí vieux et mourant, rempli d’humanité. Christophe Gauzeran souhaitait montrer l’Humain Dalí. Il agace, il énerve, mais à d’autres moments il est profondément intelligent et sensible.

Vous interprétez deux figures de l’Art et du Théâtre. En tirez-vous une fierté particulière ?

 

Que ce soit pour Molière ou Dalí, on ne joue pas des personnages anodins. Il s’agit presque de monstres sacrés, même si je n’aime pas forcément cette expression. Molière est le père de notre théâtre. On parle même en France de la « langue de Molière ». Même si je faisais déjà partie d’un club amateur au collège, j’ai eu cette envie folle de faire du théâtre après avoir vu le film d’Ariane Mnouchkine sorti en 1978. Je me suis dit quel génie de théâtre, quel génie d’écriture. Il a amené des choses neuves. Je jubile quand je mets la perruque. Cela arrive à peu de gens d’interpréter Molière dans leur vie.

Pour Dalí c’est pareil. Je n’en avais aucun souvenir, si ce n’est avec la publicité du chocolat Lanvin. J’avais vu quelques unes de ses peintures, dont les fameuses montres molles. Je trouvais ce peintre fascinant de technique. Il peignait ses rêves. Je tire une immense fierté de pouvoir interpréter ces deux êtres totalement différents.

 

Informations pratiques :

 

Poquelin, l’entretien exclusif

Cie Hubert Jappelle
De et avec Hélène Guichard et Philippe Kieffer

 

Dali, conférences imaginaires

Cie Fahrenheit 451
Texte et mise en scène : Christophe Gauzeran
Avec Christophe Gauzeran et Philippe Kieffer

 

Jeudi 26 janvier à 21h : Dalí / Vendredi 27 janvier à 21h : Poquelin / Samedi 28 janvier : 19h Poquelin et 21h Dalí / Dimanche 29 janvier : 16h Poquelin et 18h Dalí / Mercredi 1er février à 18h : Poquelin

 

Tarifs : De 5 à 12 euros pour un spectacle / De 10 à 22 euros pour deux spectacles
Durée : Poquelin : 1h10 / Dali : 1h30