Alors que Taverny souhaite armer sa police municipale, le Parti de Gauche du Val d’Oise monte au créneau. La formation doute de l’utilité du dispositif, 

police_municipale.pngLe Parti de Gauche ne veut pas de policiers municipaux armés à Taverny. La commune a débattu lors de son dernier conseil municipal la possibilité d’équiper ses agents d’armes létales, au grand dam de Patrick Couffin, co-secrétaire du PG de Taverny. « La police municipale est sous l’autorité du maire, les tâches que ce dernier peut leur confier concernent principalement la prévention, la surveillance du bon ordre, de la tranquillité, de la sécurité et de la salubrité publiques », rappelle l’élu d’opposition, avant de s’interroger : « Dans quel exercice de leurs missions et prérogatives, les policiers seront-ils susceptibles d’utiliser une arme à feu ? »

 

De son côté Florence Portelli, maire LR de Taverny, justifie le choix de la municipalité de se tourner vers les armes létales. « Il s’agit d’un choix pragmatique et non idéologique », assure l’édile. La mairie penchait pourtant, dans un premier temps, vers l’utilisation du flashball. Depuis, les attentats de Paris ont cependant convaincu la majorité de revoir sa copie, en réfléchissant à la possibilité d’équiper ses fonctionnaires de police municipale d’armes à feu. « La situation a changé », tranche Florence Portelli. « Il n’y a plus de distinction entre les policiers municipaux et nationaux ». Pour l’heure, aucune demande n’a cependant été formulée en préfecture, l’idée étant encore à l’étude.

 

Pas de quoi convaincre l’opposition PG cependant. « On justifie d’armer la police en raison des attentats, or le dernier attentat a été commis dans la capitale, l’endroit où la police armée est en nombre, l’endroit le plus équipé en vidéosurveillance », lance le parti. Dès lors, les fonctionnaires ne seraient pas en mesure de lutter en cas d’attaque terroriste. « En réalité la population dans sa plus grande majorité est désarmée. Les armes illicites en circulation sont des fusils d’assaut et des pistolets automatiques de gros calibre », estime Patrick Couffin. Et d’ajouter : « Comment des policiers municipaux non aguerris équipés de 38 spéciaux réformés pourraient-ils riposter face à un tel arsenal ? » 

 

Le débat promet donc d’être vif dans la commune. La jeune maire n’épargne d’ailleurs pas les élus du Parti de Gauche tabernacien. « L’armement de la police a été débattu en conseil municipal, pourtant ils sont restés muet », s’agace-t-elle.