Ils font bloc, face au projet de fret ferroviaire porté par SNCF réseau. Plusieurs élus du département ont organisé une conférence de presse ce jeudi pour réaffirmer leur ferme opposition à cet aménagement, qui doit voir passer 25 trains de fret par jour sur la ligne J, à travers 20 communes du Val d’Oise d’ici 2019. Le collectif, fort de ses 300 élus, devrait attaquer le projet devant le tribunal administratif prochainement.

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Virginie Tinland, conseillère départementale, Philippe Houillon, député-maire de Pontoise, Jean-Michel Levesque, maire d’Osny, Maurice Chevigny, maire de la Frette, et Gérard Seimbille, conseiller départemental, ont réaffirmé leur opposition au projet.

« La SNCF a arrêté la machine à vapeur depuis longtemps, mais elle continue à faire de la fumée… » La petite phrase de Jean-Michel Levesque témoigne de l’exaspération des élus du Val-d’Oise, à propos du projet de fret ferroviaire qui doit traverser le département d’ici 2019. Le maire d’Osny, entouré d’élus locaux au sein de la mairie de Pontoise, est revenu sur la réunion en préfecture du 14 janvier dernier organisée avec SNCF Réseau, porteur du projet. Les élus avaient quitté la salle, estimant n’avoir aucune réponse à leurs questions. « Un médiateur avait été désigné pour rencontrer tous les élus locaux, explique Philippe Houillon. Mais il n’a apporté aucune plus-value au débat. » Avant que Jean-Michel Levesque ajoute :  » On n’a rien appris de nouveau, c’était de l’enfumage ! »

 

Dans le Parisis, la colère gronde également.  » Nous ne sommes pas écoutés, regrette Maurice Chevigny, maire de la Frette-sur-Seine. Il n’y aucun élément nouveau sur des points essentiels, et les communes d’Herblay, la Frette, et Cormeilles-en-Parisis ne sont toujours pas intégrées dans le périmètre de l’enquête publique ! » Les élus regrettent qu’aucun itinéraire alternatif ne soit proposé. Un courrier reçu ce vendredi par Philippe Houillon et Jean-Michel Levesque leur donne même le sentiment que tout est déjà joué. « Alain Vidalies, le secrétaire d’Etat chargé des Transports, nous informe qu’il a demandé au préfet du Val-d’Oise d’assurer une mission d’accompagnement du projet d’aménagement de l’itinéraire de fret alternatif sur le secteur valdoisien, explique Philippe Houillon. Le débat n’est pas sur le principe même mais sur les aménagements en fonction des demandes des élus locaux. J’en déduis qu’on va faire une enquête publique dont on ne tiendra pas compte. La décision est déjà prise ! » Dans son courrier, Alain Vidalies annonce que l’enquête publique débutera au début du mois de mars. Un calendrier impossible à mettre en oeuvre aussi rapidement selon eux.

 

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Le projet doit traverser une dizaine de communes du Val d’Oise.

Le collectif, qui rassemble plus de 300 élus, est prêt à aller au bras de fer. Le projet, qui doit faire passer 25 trains de fret par jour sur la ligne J, ne passera pas en l’état. « Il y a déjà 85% de dysfonctionnements sur la ligne J, détaille Jean-Michel Levesque. Notre priorité, c’est de résoudre les problèmes au niveau du trafic voyageurs. » Les élus ont prévu de se réunir avant les vacances de février, pour décider des prochaines actions. Ils saisiront un avocat spécialisé pour aller devant le tribunal administratif. Des opérations coups de poing ne sont pas à exclure. La bataille ne fait que commencer…