Dans la nuit de jeudi à vendredi, un interlocuteur anonyme a dénoncé une fausse prise d’otage au sein du studio de IDFM Radio-Enghien. Un appel à l’issue duquel les forces de l’ordre ont défoncé les portes des locaux dans lesquels se trouvait un animateur.

Des policiers à la recherche d’un preneur d’otage et un animateur désabusé. C’est l’expérience qu’a vécu IDFM Radio-Enghien dans la nuit de jeudi à vendredi, quand des hommes de la BAC ont fait irruption dans le studio de la radio valdoisienne entre 3h et 4h du matin. A l’origine, un appel leur signalant qu’un individu avait pris rue de Mora « un ou deux animateurs en otage avec un pistolet 6/35 ou une arme blanche ». Si l’animateur en studio au moment du canular a bien tenté de nier tout problème, les forces de l’ordre ont tout de même préféré vérifier par eux même la véracité des faits en forcant toutes les portes dont l’animateur n’avait pas les clefs. Ce dernier, considéré comme suspect, a finalement été interrogé au commissariat une partie de la nuit.

« Les policiers ont agi avec mesure. Au nom du principe de précaution, ils se sont contentés de défoncer les portes. Les studios n’ont pas souffert. Il semble que les dégâts seront indemnisés. Ils sont relativement minimes. Les policiers de la BAC ont fait preuve d’un évident professionnalisme. On ne peut les blâmer de rien », assure Jean-François Dupaquier, président de la station.

« Canulars, insultes, menaces »

Selon lui, IDFM serait la victime depuis plusieurs mois d’appels malveillants pendant ses émissions de nuit. « Nous ne comptons plus les canulars, insultes, menaces, y compris blocages de toutes les lignes téléphoniques entrantes », note Jean-François Dupaquier. Le président d’IDFM pense connaître l’origine des appels : un forum internet très fréquenté des adolescents sur lequel des jeunes « s’organisent afin de perturber l’antenne ».  

La radio ne compte cependant pas en rester là. « En règle générale, les auteurs de ce type de délit postent leur revendication quelques minutes ou quelques heures, avant de les effacer pour brouiller les pistes. Nous avons cependant pu les copier. Dès cet après-midi, je déposerai plainte et remettrai aux policiers ces éléments qui permettent d’identifier le ou les responsables de cette attaque », assure Jean-François Dupaquier.

Un changement de politique de la radio

Après cet incident, IDFM va devoir revoir sa sécurité. « Nous avons tenu à associer nos auditeurs à toute la vie de la radio. Cette transparence est symbolisée par notre système de vidéosurveillance de IDFM, accessible à toute personne qui dispose d’une connexion internet », rappelle Jean-François Dupaquier. Or, le canular téléphonie a été enregistré mais également filmé par les auteurs avant d’être diffusé sur le net. « Malheureusement, ce grave incident va nous obliger à réduire la transparence de la radio, à nous doter de système de sécurité renforcées, et à rendre inaccessible à tout-un-chacun notre vidéosurveillance ainsi que notre standard téléphonique même si, à notre connaissance, il n’est pas possible d’émettre un appel via le standard de la radio depuis l’extérieur », précise le président.

Des modifications de la grille nocturne sont ainsi à prévoir. « A titre conservatoire, nous suspendons à compter d’aujourd’hui les émissions interactives de nuit, le temps de prendre des mesures de protection contre les intrusions. Cette décision peut sembler injuste aux animateurs qui, depuis des mois, voir des années, font partager leur passion de la radio par les auditeurs », conclut Jean-François Dupaquier.