Avec la métropole du Grand Paris, la loi impose aux intercommunalités de la grande couronne de se rassembler pour former au 1er janvier 2016 des agglomérations d’au moins 200 000 habitants. Le préfet de la région Ile-de-France a présenté ce jeudi ses propositions de découpage aux élus.

Autour de la métropole du Grand Paris identifiée en grise, se dessine un arc-en-ciel de couleurs pour identifier ce que pourrait être les grandes intercommunalités de demain. Dans la carte qui est proposée par le préfet de la région Ile-de-France, apparaissent au Sud de la métropole du Grand Paris, des intercommunalités colossales. A cheval sur les Yvelines et l’Essonne, Jean Daubigny propose notamment une intercommunalité qui frôle les 800 000 habitants allant de l’intercommunalité de Versailles à l’actuelle Europ’Essonne.

 

L’Est du Val d’Oise avec la Seine et Marne

Face à ces mastodontes, le Val d’Oise, lui, se retrouve avec des « ensembles » plus petits, davantage proches du seuil des 200 000 habitants, imposé par la loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles. Des 16 intercommunalités existantes, le préfet de la région Ile-de-France propose de ramener ce nombre à 10.

Seule exception : l’Est du département. Dans la carte soumise aux élus, il est proposé que la Communauté d’agglomération de Roissy Porte de France fusionne avec celle de Val de France ainsi qu’avec 17 communes de Seine et Marne. Cette gigantesque intercommunalité atteindrait plus de 343 000 habitants. Une ébauche qui contente le président de Roissy Porte de France, bien que celui qui milite pour un Grand Roissy souhaiterait que les frontières aillent encore plus loin.

VOTV ITW Renaud – Intercommunalités par vonews95

Didier Vaillant n’est pas pour sa part aussi enthousiaste. Pour le président de la Communauté d’agglomération de Val de France, sans des communes de Seine-Saint-Denis comme le Bourget ou encore Tremblay-en-France, – qui s’intègrent dans la Métropole du Grand Paris –, il n’est pas possible de parler d’un Grand Roissy. Il milite dans un premier temps pour un rapprochement des communautés d’agglomération de l’Est du département.

ITW Vaillant – intercommunalités par vonews95

Selon ces élus de l’Est du Val d’Oise, plusieurs communes de Seine-et-Marne s’opposeraient à un rattachement avec le Val d’Oise et vont certainement s’opposer à cette union.

 

Argenteuil et Bezons séparées

Sur la carte, le divorce de l’agglomération d’Argenteuil-Bezons est représenté. Bezons se retrouve rattachée aux Yvelines. La première ville du département, elle, est rattachée à la Métropole du Grand Paris. Le 18 juillet dernier, Argenteuil, par le biais de son maire UMP Georges Mothron, a fait voter en conseil municipal sa sortie de l’agglomération. Il faudra néanmoins un vote au conseil communautaire pour entériner son rattachement. Comme Argenteuil, 10 autres communes peuvent rejoindre la grande métropole.

 

Val et Forêt disparaît

Au cœur du département, là aussi il y a des changements en perspective. Si la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise ne devrait pas changer, Val et Forêt, elle, est appelée à disparaître. Le préfet de la région Ile-de-France propose le mariage des Communautés d’agglomérations de l’Ouest Plaine de France avec la Vallée de Montmorency auxquelles s’ajouteraient trois villes de Val et Forêt : Eaubonne, Saint-Prix et Montlignon. Une alliance qui semble convenir au président de la Vallée de Montmorency, Luc Strehaiano, avec un bémol pour Eaubonne.

VOTV ITW Strehaiano – Intercommunalités par vonews95

A côté, sa voisine, la communauté d’agglomération du Parisis, se verrait agrandie avec Le Plessis-Bouchard, Ermont et Saint-Leu-la-Forêt. Dans cette configuration, Ermont et Eaubonne qui partagent notamment la ZAC de la gare, se retrouvent séparées.

 

La Vallée de l’Oise coupée en deux

Au nord du département, la Communauté de communes de la Vallée de l’Oise et des Impressionnistes est morcelée en deux. Auvers-sur-Oise, Butry-sur-Oise et Valmondois seraient rattachées à la Vallée du Sausseron. Quant à Mériel et Méry-Sur-Oise, ces deux communes rejoindraient les Trois Forêts.

 

Cependant, rien n’est figé. Les frontières de cette carte sont appelées à bouger. Les communes et les intercommunalités disposent de 3 mois pour rendre leur avis et des modifications pourront être votées. La carte doit normalement être arrêtée avant le 28 février prochain mais le Parlement pourrait reporter cette échéance au 30 avril 2015.