« Déluge », « apocalypse ». Les mêmes mots reviennent en boucle dans la bouche des riverains de la rue des Sillons du Boulanger, à Saint-Witz, pour commenter cette soirée de dimanche où des grêlons « de la taille de balle de golf » se sont abattus sur les pavillons de cette commune de l’est du Val d’Oise, l’une des plus touchées.  

 « Ça faisait un bruit d’enfer, le velux a d’abord explosé, se remémore Claude Chicher. On est sorti pour mettre le chat à l’abri, c’est là que j’ai vu l’ampleur des dégâts. La toiture était perforée de partout ». Ce lundi matin, un artisan couvreur est arrivé très tôt pour étendre une bâche sur le toit de cet habitant installé depuis huit ans à Saint-Witz. Les impacts se dénombrent par dizaine. « On n’a jamais vu ça, même mon voisin installé depuis trente ans ici n’a jamais connu des grêlons de cette taille », raconte Claude qui vous conduit jusqu’au congélateur de sa cuisine pour en sortir six gros grêlons qu’il tient délicatement dans ses mains comme s’il s’agissait d’une demi-douzaine d’oeuf.

Une toiture perforée, de l’eau dans toutes les chambres
Plus loin dans la rue des Sillons du Boulanger, Catherine Chevalier a chaussé ses bottes. « J’ai de l’eau dans toutes les chambres et la cuisine. Mon toit a été troué ».
Devant sa maison, ses deux voitures sont bâchées. Le toit panoramique de son 4X4 a été brisé. Sa voisine d’en face reçoit le soutient de sa fille qui travaille dans l’aéroport voisin de Roissy.

Elle venue constater les dégâts. Là encore, la toiture est perforée de toute part, la voiture garée dans l’allée est cabossée. « On est triste, on n’a plus de maison, se désole la retraitée. C’était tellement brutal. On n’a pas réussi à dormir et la météo annonce un nouvel épisode pluvieux ». Elle se tourne vers sa voisine. « Catherine, tu sais si la mairie peut nous donner des bâches ? »

La rue de la mairie n’est plus accessible, les camions de pompiers font rempart. Les sapeurs ont installé leur QG sur place. Le maire de Saint-Witz a eu une nuit agité. Des coups de téléphone de ses administrés et des dégâts aussi chez lui. Le préfet est venu lui rendre visite ce mardi et invite les habitants à la prudence. « Les personnes sinistrées ne doivent pas monter sur leur toit pour remettre quelques tuiles. Il ne faudrait pas déplorer de dégâts humains », déclare Jean-Luc Névache. Un discours relayé par les pompiers : « Nous avons eu la chance de ne déplorer aucune victime. Il serait dommage le lendemain de tomber de son toit », insiste le lieutenant-colonel Hervé Boulard. Le préfet invite les particuliers à appeler des artisans couvreurs et prendre contact avec leur assurance. « Il faut déclarer le sinistre sous les 48 heures. Les assurances prennent en charge ce type de dégâts ». 

1006-Une pluie de grelons devastatrice par vonews95

 
Le "18" a été saturé d’appels
Ce lundi matin à 9 h, les pompiers du Val d’Oise comptabilisaient plus de 2000 appels. « Nous étions saturés sur le 18 dimanche soir et nous étions pourtant au maximum de nos capacités. Cela démontre bien l’ampleur du phénomène », conclut le lieutenant-colonel Boulard. Le petit village de Saint-Witz, 3500 habitants, a été le plus touché avec 400 toitures endommagés contre 200 à Attainville, autre village fortement frappé, comme beaucoup de communes de l’est du département. « L’orage de grêle a duré une vingtaine de minutes, on a constaté beaucoup de dégâts à Marly la Ville aussi », témoigne Sébastien qui a nous a envoyé une vidéo prise avec son smartphone.

Marly la ville par vonews95

 
Le Val d’Oise a été le département le plus concerné de la région Ile de France par ce déluge de grêlons. Des témoignages de particuliers font également état de dégâts en Vallée de Montmorency, à Taverny, Montmorency mais aussi à Bessancourt. Les grêlons sont un partout sur le département, à Cergy-Pontoise (notamment à Saint-Ouen-l’Aumône) ou encore Argenteuil où des habitants ont constaté des chocs sur la carosserie de leur voiture.