C’est le meilleur score d’une adjointe qui se présentait contre son maire. Muriel Scolan devance de 16 points le maire UMP sortant. A l’UMP, on ne croit plus dans les chances du sortant Jean-Claude Noyer. 

 Muriel Scolan est la première surprise par son score : 43,69% ! “Je pensais que l’on serait en tête mais pas à ce niveau là. Avant que l’on se présente, j’avais rencontré des Deuillois qui m’avaient dit qu’ils ne voteraient pas pour M. Noyer. Et depuis le premier tour notre local de campagne ne désemplit pas”. 

Comment la candidate UDI explique t’elle un tel résultat ? “On a bénéficié d’être 13 anciens élus appréciés et présents sur la commune. Les dossiers sortis sur la ville, à part ceux sur l’urbanisme, ont été portés par notre équipe. La présence de nouvelles personnalités sur notre liste, très connues sur la ville, a fait le reste.”
 
"On pensait qu’il aurait la délicatesse de se retirer"

L’ex adjointe de Jean-Claude Noyer évoque aussi “une usure” du maire sortant. Elle n’en dira pas plus sinon qu’elle juge “étonnant qu’il reste candidat, les instances politiques ont fait pression. On pensait qu’il aurait la délicatesse de se retirer”

C’est la difficulté des vieux animaux politiques à renoncer. Je dis ça sans méchanceté, c’est humainement difficile de s’arrêter, constate un dirigeant de l’UMP Val d’Oise. C’est le mandat de trop !”

On pressentait un mauvais résultat. Quand 13 élus de votre majorité vous quittent, ça fait mal”, réagit un autre cadre UMP. “Dans un cas pareil, les électeurs se posent les questions et se disent qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Ils étaient trop nombreux à partir”, commente une élue de la Vallée de Montmorency qui connaît bien Jean-Claude Noyer, “un personnage dans notre vie politique”.

Un autre dirigeant UMP est surpris par l’ampleur du score de Muriel Scolan. “Je ne pensais pas à un écart aussi grand, il y a une lassitude de l’électorat de Noyer. Il a pratiqué un exercice du pouvoir très personnel avec un paradoxe : les adjoints faisaient ce qu’ils voulaient dans leur coin”. Ce maire UMP a pourtant apprécié la campagne du candidat Noyer : “Il a eu de beaux réflexes, une belle dynamique, une campagne de meilleur niveau politique que Mme Scolan. C’est dommage, humainement il ne méritait pas ça ! Il est tous sauf méchant”.

Les instances de l’UMP ont demandé au maire sortant de réfléchir à un retrait au regard de son score. Une information que confirme Axel Poniatowski, le président de l’UMP 95, tout en expliquant qu’il n’a pas imposé ce retrait, considérant l’avance de la droite importante sur Deuil-la-Barre.

Axel Poniatowski n’a pas demandé à Jean-Claude… par vonews95



Jean-Claude Noyer : « Seules sont perdues d’avance les batailles qu’on ne livre pas »

Même si le maire de Deuil-la-Barre ne s’attendait pas à « un tel résultat », pour lui pas question de baisser les bras. « Seules sont perdues d’avance les batailles qu’on ne livre pas », réagit le maire UMP.

 « Muriel Scolan a fait preuve de démagogie en promettant une baisse des impôts, dénonce Jean-Claude Noyer. Impossible, les dotations de l’Etat baissent ! Moi je ne peux pas mentir aux habitants. » 

Pour rattraper son retard, Jean-Claude Noyer compte sur les 50 % d’abstentionnistes, « un taux record pour Deuil-la-Barre ». Il pense pouvoir inverser la vapeur grâce à une plus importante participation. « Muriel Scolan a fait le plein de ses voix, alors que moi non. Les Deuillois vont être plus nombreux à voter au deuxième tour et j’espère que ce sera pour moi. » 

"Campagne démagogique et clinquante"

Dans l’attente du deuxième tour, le maire sortant a adressé une lettre aux Deuillois. Il les met en garde contre une "campagne démagogique et clinquante" de l’équipe Scolan qui "a réussi à fédérer des espoirs qui ne manqueront pas d’être très vite déçus".

Dans cette même lettre, le maire sortant se livre à un mea culpa, promettant une "politique nouvelle", "j’ai compris qu’il fallait la mener avec davantage de transparence, davantage de prise en considération de vos demandes, grâce à une meilleure communication, grâce à une concertation plus systématique dans le cadre de comités de quartier et d’un comité économique, social et environnemental". Jean-Claude Noyer promet de le faire "à peu de frais, avec un peu de bon sens."