L’horizon s’éclaircie pour la plaine maudite de Pierrelaye. Alors qu’un projet de création de forêt peine à se concrétiser sur le site, la ville de Paris propose une initiative. La ville, qui a pollué le site pendant des décennies en s’en servant comme zone d’épandage d’eaux usées, propose de créer une forêt à ses frais sur les parcelles dont elle est propriétaire, soit près de 25% de la plaine. Si la préfecture étudie le projet attentivement, les agriculteurs le voient d’un très mauvais œil…
Le pollueur de la plaine de Pierrelaye, sauveur du projet de forêt ? Alors que ce dernier stagne, la ville de Paris pourrait bien relancer le programme de création d’une forêt sur cet espace de 1000 hectares, surnommé la plaine maudite. La ville propose de dépolluer, remblayer et boiser les 250 hectares lui appartennant. Ces parcelles se situent le long de l’A104, et les premiers travaux pourraient débuter dès 2016. Un projet proposé en personne par Pierre Mansat, adjoint au maire de Paris, lors d’une réunion en préfecture ce vendredi avec les principaux acteurs du projet.
La chambre d’Agriculture monte au créneau
Jean-Pierre Radet et le projet de forêt de… par vonews95
Pour remblayer ces espaces, la ville utiliserait des déblais inertes issus des chantiers du Grand Paris, et plus particulièrement du supermétro automatique. Une éventualité qui inquiète la chambre d’agriculture d’Ile-de-France. Elle dénonce un projet de « décharge de déchets inertes », et s’inquiète du devenir des agriculteurs exploitant le reste du site. Pour le moment, ils sont indemnisés jusqu’en 2017 par le syndicat intercommunal pour l’assainissement de la région de Pontoise.
Réponse en 2014
jean-Luc Névache et le projet de forêt à… par vonews95
De son côté, le préfet du Val d’Oise étudie la proposition de Paris avec attention. Elle pourrait donner un véritable coup d’accélérateur à la création de la forêt, près de trois ans après son annonce par le ministre de la Ville de l’époque. Plusieurs études ont d’ores et déjà été commandées pour évaluer la pertinence du projet, concernant les modalités de dépollution et d’aménagement, les accès routiers ou encore l’équilibre financier. D’ici le mois de décembre, un syndicat mixte regroupant les différents acteurs de la plaine de Pierrelaye devraient être créés. Il devra alors trancher sur ce projet dans le courant de l’année 2014.
La plaine maudite, un siècle de difficultés
Depuis plus d’un siècle, la plaine de Pierrelaye n’est pas mise en valeur. Ainsi dès le XIXème siècle, la ville de Paris décide d’acheter
ces terrains pour les transformer en zone d’épandage des eaux usées de la ville. Par conséquence, le sol est pollué par des métaux lourds notamment. Mais les cultures maraîchères continuent tout de même sur la plaine. En 1999, le préfet de l’époque décide par principe de précaution
d’interdire la commercialisation des cultures pour l’homme produites sur cette plaine. A la place, les agriculteurs décident de faire pousser des aliments à destination du bétail. Le sol, moins fertile à cause de l’assèchement provoqué par l’arrêt de l’épandage, rapporte moins aux agriculteurs, qui obtiennent alors une compensation financière.
La production sera encore diminuée à cause de l’apparition en 2003 d’un insecte dévoreur de maïs, la chrysomèle. En 2011, le ministre de la Ville, dans le cadre du Grand Paris,
présente un projet de forêt sur la plaine.
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C’est vraiment une plaine maudite : l’usine de peinture lumineuse au radium vendait le nitrate provenant du traitement de la pechblende aux maraichers (c’est évidemment pour cela que le préfet a interdit la culture maraichère pour cause de « métaux lourd » alors que dans la plaine de Montesson, qui a eu droit au mêmes épandages pendant un siècle et demi, la culture continue. Et c’est pas faux : le radium est bien un métal lourd.)
Il y a quelques années, Cochet voulait « dépolluer » la plaine en y épandant… des cendres de centrales thermiques ! (C’est un des déchets les plus chargés en métaux lourd, et notamment en radium et en isotopes de dégradation du radium, ne niez pas, j’ai la coupure de presse de l’interview de Cochet !) Et maintenant Delanoë veut y entasser les déchets « inertes » du grand Paris, et tous les gravats issus des démolitions. La totale.
Heureusement qu’il n’y a pas que des « verts ».
Il y a aussi des écologistes.
Et si vous ne me croyez pas, demandez au préfet le résultat DETAILLE des analyses qui l’ont conduit à interdire les cultures…
Voici le lien vers le site des Ateliers de Cergy qui ont réalisé un atelier au mois de septembre 2013 sur la reconversion de la plaine de Pierrelaye Bessancourt. Vous pouvez y retrouver les documents préparatoires et de synthèse (qui présente les travaux des équipes internationales qui ont travaillé un mois sur le sujet)
http://www.ateliers.org/replay