WHAT THE BODY
DOES NOT REMEMBER

Wim Vandekeybus
>Danse / Belgique

mardi 8 octobre – 20h30
L’-Théâtre des Louvrais, place de la Paix / Pontoise

Sauvage et ludique, la première pièce du chorégraphe Wim Vandekeybus, créée en 1987, « ce dont le corps ne se souvient pas » a fait sa réputation sur les scènes internationales. Avec ses matériaux bruts, des briques, ses variations entre sauts et chutes virtuoses, le spectacle – mixe étourdissant de tours et rebonds sur les musiques de jeunes compositeurs d’alors –fait l’objet d’une reprise. De nouveaux interprètes en réinvestissent les fougueux mouvements, le temps d’un fascinant revival.

 

Il était une fois en 1987. Surgie d’on ne sait où, une danse de l’urgence et de la prise de risque déferlait sur le plateau. C’est ainsi que le chorégraphe flamand a frappé de stupeur les spectateurs dès sa première création avec sa compagnie Ultima Vez (« dernière fois » en espagnol). « Sauvage, enragé, ludique, ironique, époustouflant sont autant d’euphémismes pour décrire ce spectacle de danse extrêmement révolutionnaire », titrait Anna Kisselgof, la critique américaine la plus reconnue, dans The New York Times, en novembre 1987.

Grâce à l’engagement d’une jeune équipe enthousiaste composée de remarquables danseurs très investis dans le geste comme dans la création, Wim Vandekeybus venait d’ouvrir son propre espace. On ne résistera pas au plaisir de les citer tous, ceux qui ont fait partie de la distribution d’origine : Charo Calvo qui des années plus tard bifurquera vers la conception d’environnements sonores, Marian Del Valle, Yves Delattre, Patrick Dieleman, Maria Icaza, Dorothée Morel, Caroline Rottier, Simone Sandroni, Eduardo Torroja, et bien sûr Wim Vandekeybus, danseur et chorégraphe. Il y avait aussi la collaboration de nouveaux compositeurs et vidéastes très inventifs qui commençaient déjà à se faire un nom, Thierry de Mey et Peter Vermeersch.

Ainsi, celui qui avait été interprète chez Jan Fabre après avoir étudié la photographie et la psychologie, se retrouvait à l’avant-scène. Partie prenante d’une nouvelle génération d’artistes belges attachés à revivifier les arts de la scène grâces aux écritures contemporaines. Parmi eux, et en passant par les arts plastiques, on retrouve pour le théâtre Jan Fabre, Jan Lauwers, mais aussi Jan Decorte, pour la danse Anne Teresa de Keersmaeker, Alain Platel et bien d’autres encore. Une sorte de nouvelle vague au mouvement émancipateur. Dans ce contexte, et pour une première création, quelles pouvaient être alors les préoccupations du chorégraphe ? « L’intensité de ces moments où on n’a pas le choix, dira-t-il, où les décisions sont prises à notre place, comme le coup de foudre, ou la seconde juste avant l’accident qui était inévitable; ils surgissent soudain, comme ça, et pour moi, ils sont importants à cause de leur caractère extrême, bien au-delà du sens qu’on peut leur donner. La décision d’utiliser cela comme matériau de base pour un spectacle de théâtre est pour le moins un défi paradoxal, car un spectacle de théâtre est considéré comme susceptible de se répéter. Mais quand tout est dit et fait, le corps ne se souvient peut-être de rien, et tout est une illusion subtile du manque, ce qui aide à jalonner le jeu ou à l’épuiser. »

Vingt-cinq ans plus tard, avec un parcours bien rempli, de nombreuses créations, rencontres et recherches, entre image et danse, corps et musique, théâtre et fiction, Wim Vandekeybus revisite avec une nouvelle génération d’interprète, cette pièce manifeste. Un passionnant revival qui parle de mémoire et d’éphémère, de transmission, d’évolution des corps, des pratiques et des mentalités et bien sûr du geste de l’art et de sa trace dans le temps.

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distribution
création Ultima Vez • mise en scène, chorégraphie, scénographie Wim Vandekeybus • interprétation Ricardo Ambrozio, Damien Chapelle, Tanja Marín Friðjónsdóttir, Zebastián Méndez Marín, Aymara Parola, Maria Kolegova, Livia Balazova, Eddie Oroyan, Pavel Masek • musique originale Thierry De Mey, Peter Vermeersch • directeur des répétitions Eduardo Torroja • stylisme Isabelle Lhoas assisté par Frédérick Denis • coordination technique Davy Deschepper • création lumière Francis Gahide • régie lumière Davy Deschepper, Karin Demedts • régie son Davy Deschepper, Bram Moriau, Tom Buys

informations pratiques
Tarif plein 24 € – tarif réduit 19 € – groupe scolaire 9 € – tarifs abonnés 6 € à 18 €
Réservations au 01 34 20 14 14 – www.lapostrophe.net – reservation@lapostrophe.net