La femme voilée et enceinte agressée la semaine dernière à Argenteuil a perdu son bébé, a révélé ce lundi soir l’avocat de la victime, Me Hosni Maati.La jeune Argenteuillaise de 21 ans a porté plainte ce vendredi, assurant avoir été agressé par deux hommes en pleine rue.

La jeune femme voilée et enceinte agressée à Argenteuil a perdu son bébé. C’est l’avocat de cette Argenteuillaise de 21 ans, Me Hosni Maati, qui a communiqué l’information à l’AFP lundi soir, sans préciser si cette fausse couche était une conséquence de l’agression. "La famille est marquée par le drame", a-t-il ajouté.

La jeune femme avait porté plainte vendredi dernier. Dans sa déposition, elle explique que deux hommes lui « ont arraché son voile » et « ont lacéré ses vêtements sans qu’elle puisse dire avec quel objet », selon le procureur de la République de Pontoise Yves Jannier, joint mardi après-midi. « Un individu lui aurait donné un coup de pied à la hanche » poursuit-il. Elle donne « une description relativement vague des deux hommes qui ne permet pas de cibler précisément un individu ou de donner un signalement » selon le procureur. Dans la déposition, aucun propos de nature islamophobe n’a été rapporté par la victime. « On ne peut pas affirmer qu’il s’agisse d’un acte islamophobe, mais on ne peut pas l’exclure aussi » souligne Yves Jannier.

Philippe Doucet appelle « au calme des esprits », le CRI demande « une réaction ferme de la République »

Ce mardi après-midi, le député-maire socialiste d’Argenteuil, Philippe Doucet a réagi. « Je lui ai transmis toutes mes condoléances et adressé un message de soutien et de solidarité, écrit-il dans un communiqué. Rien au monde, sinon une insondable stupidité, ne peut rendre supportable le drame vécu par cette jeune Argenteuillaise. » Philippe Doucet appelle également au calme. Il demande que toute la lumière soit faite sur cette agression. « Je renouvelle mon appel au calme des esprits, demande-t-il. J’attends, comme vous, les résultats de l’enquête en cours. La violence ne doit pas rester impunie. »

De son côté, la Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie (CRI) a également tenu à réagir. Elle souhaite que le gouvernement s’empare de l’affaire: « La vague d’agressions et de comportements islamophobes (NDLR: une agression similaire avait eu lieu le 20 mai dernier) nécessite de toute urgence une réaction ferme et sans concession de la part de la République qui doit exprimer sa solidarité à toutes les victimes et pas seulement à celles que le Ministre de l’ Intérieur juge digne d’en bénéficier. La Coordination contre le Racisme et l’islamophobie demande qu’une délégation soit reçue par les Ministres de l’Intérieur et de la Justice pour examiner ensemble les moyens d’enrayer cette escalade et les conséquences de ce drame et de la succession des agressions impunies. »