Réunie la semaine dernière, la commission nationale d’investiture de l’UMP a décidé de soutenir Elisabeth Hermanville. Un choix critiqué par Luc Broussy, secrétaire de la section PS de Goussainville, qui rappelle que l’ancienne maire a été « condamné à trois reprises par la justice ». Axel Poniatowski, patron de l’UMP 95, défend pour sa part « une bonne candidature » tandis que l’intéressée tacle la gestion actuelle de la commune.

Il s’agit sans doute l’une des candidatures UMP les plus controversées du Val d’Oise. Elisabeth Hermanville, qui a été maire de Goussainville de 1983 à 1995 puis de 2001 à 2005, sera de nouveau en lice lors de municipales de 2014. La nouvelle est tombée la semaine dernière à l’issue de la commission nationale d’investiture de l’UMP qui validait les soutiens aux candidats dans le villes de plus de 30 000 habitants. Une annonce qui a fait réagir Luc Broussy, secrétaire de la section PS de Goussainville, qui dénonce « une défaite morale et politique pour l’UMP ». « A quoi ça sert d’être le premier magistrat de la ville quand soi-même on a été sanctionné par la justice à trois reprises », s’interroge ainsi l’adjoint au maire.

« L’UMP en 30 ans n’a jamais renouvelé son personnel politique » – Luc Broussy (PS)

Outre un manque d’exemplarité, l’élu pointe du doigt le peu de renouvellement du parti. « Cela montre que l’UMP en 30 ans n’a jamais renouvelé son personnel politique. Le parti investit une élue maire en 1983 et condamnée à trois reprises ». Et d’ajouter : « Est-ce que l’UMP, sur une liste de 30 000 habitants, n’as pas d’autre choix que de choisir un élu connu pour ses condamnations en justice ? ».

Un nouveau coup dur pour la crédibilité de l’UMP 95 selon Luc Broussy : « Il y a un an, lors des élections législatives, l’UMP a soutenu Yannick Paternotte dont on savait qu’il avait été mis en examen et condamné par la suite pour abus de faiblesse sur personne âgée. Et là, dans la principale ville de la 9e circonscription, l’UMP investit désormais une élue triplement condamnée. Goussainville méritait mieux. »

« Le PS serait bien inspiré de ne pas nous faire la morale » – Axel Poniatowski (UMP)

Si la commission des investitures de l’UMP 95 n’est pas à l’origine du choix d’Elisabeth Hermanville, ses compétences ne lui permettant de désigner que les candidats dans les communes de moins de 30 000 habitants, la fédération défend cependant cette décision. Pour le président du mouvement dans le Val d’Oise, Axel Poniatowski, il s’agit d’un « choix logique ». Et d’ajouter : « On a pas à se justifier ». Le maire de l’Isle-Adam qui tacle les socialistes : « Le PS serait bien inspiré de ne pas nous faire la morale ».

« Ce qui intéresse les Goussainvillois c’est la fiscalité et une ville bien gérée » – Elisabeth Hermanville (UMP)


De son côté, Elisabeth Hermanville évoque le soutien des habitants à sa cause. « Beaucoup ont insisté pour que je sois candidate », explique-t-elle. L’occasion de critiquer la gestion actuelle de la commune. « Quand je vois les dégâts provoqués par les socialistes, les communistes et toute la gauche dans la commune, je préfère remonter les manches ». Elle promet ainsi « une campagne de proximité ».

La candidate n’épargne pas non plus Luc Broussy. « Ce qu’il pense c’est son problème. Qu’il s’occupe de ses délégations ». Pour elle, ses condamnations ne devraient pas influer sur le scrutin. « Ce qui intéresse les Goussainvillois c’est la fiscalité et une ville bien gérée ».

Les « poutres de Cahuzac, Guérini, Andrieux et autre Kucheida » – Claude Bodin (UMP)

De son côté, Claude Bodin, secrétaire départemental UMP 95, voit dans les attaques de Luc Broussy « des propos indignes d’un élu de la République ». « Que le parti socialiste Val d’Oisien s’aventure dans une diatribe moralisatrice pour stigmatiser l’UMP et sa candidate aux municipales de Goussainville, relève de la paille dans l’œil par rapport aux poutres de Cahuzac, Guérini, Andrieux et autre Kucheida », tous bien connus pour leurs mains propres », tacle l’élu régional.