Alors que les Ermontois ont pu découvrir un document édité par la mairie dans leur boites au lettre, l’opposition municipale s’insurge. Selon Mathias Trogrlic, conseiller municipal PS du groupe « Générations Ermont » et suppléant du député Gérard Sebaoun, la publication aurait dû comporter un espace d’expression pour l’opposition. Il dénonce en outre le mode de financement. De son côté, le maire UMP se défend de toute irrégularité.

 L’opposition municipale d’Ermont ne mâche pas ses mots : « propagande », « conflits d’intérêts » et « non respect du code général des collectivité ». Autant de termes pour désigner la dernière publication de la mairie. A l’origine, un document dans lequel l’UMP Hugues Portelli présente les actions de la municipalité menées ces derniers mois. Problème, le support de communication serait entaché d’irrégularités. C’est ce qu’affirme Mathias Trogrlic, élu d’opposition. « Ce document de propagande, qui tresse les lauriers à la majorité et comporte un édito du maire, ne donne aucun espace d’expression à l’opposition », fustige-t-il. Et d’ajouter : « Prévoir un espace dédié aux élus n’appartenant pas à la majorité n’est pas un cadeau que font les maires, c’est une obligation prévue par le code général des collectivités »

Une absence à laquelle s’ajoute selon lui « un conflit d’intérêt » concernant le mode de financement. Alors que le support de communication a été payé grâce à des pages de publicité, l’élu d’opposition accuse : « La commune a passé des marchés publics avec un grand nombre des annonceurs qui financent ce document de propagande. Il y a là un conflit d’intérêt caractérisé. Ce mélange des genres est parfaitement scandaleux et nous interroge très fortement. » 

Des accusations rejetées en bloc par Hugues Portelli. Le sénateur maire UMP d’Ermont s’étonne de la réaction de l’opposition. « C’est le même document qu’il y a deux ans, nous n’avons rien changé », explique-t-il. Alors que ses détracteurs ne s’étaient selon lui pas manifesté à cette époque, l’élu précise qu’il s’agit d’une publication « autofinancée », de « format identique » et que le financement est « le même ». L’élu justifie en outre le fait de ne pas avoir donné la parole à l’opposition : « Il ne s’agit pas d’un magazine municipal ni d’un document type lettre du maire », précise-t-il. Il ne serait alors pas obligatoire de laisser une tribune à l’opposition. « Il ne s’agit pas de propagande », tranche l’élu, qui voit dans les accusations de Mathias Trogrlic « une tempête dans un verre d’eau »