Suite aux propos d’Arnaud Bazin, président du Conseil général du Val d’Oise, qui s’opposait à la hausse de 10% du RSA proposée par Jean-Marc Ayrault [voir notre article], aide dont le financement dépend des départements, le Parti Communiste 95 réagit. « L’indignation ne peut être sélective et ne peut en aucun cas se faire sur le dos des plus défavorisés », fustige Jean- Michel Ruiz, secrétaire départemental du PCF.

Arnaud Bazin n’est pas pour une hausse du RSA et il l’a fait savoir. Alors que les départements doivent assumer seuls la charge des dépenses de solidarité et que l’Etat ne verse pas les aides prévues, le président du Conseil général s’était insurgé contre les déclarations du premier ministre. « Le gouvernement ne compense toujours pas, malgré les promesses démagogiques de François Hollande, les dépenses que les Conseils généraux engagent au titre des 3 allocations de solidarité », avait-il déclaré. 

Des propos qui ont fait réagir les communistes du Val d’Oise. Jean-Michel Ruiz estime ainsi qu’Arnaud Bazin « a fait sa réputation en menant des politiques d’austérité inégalables qui frappent de plein fouet les familles valdoisiennes ». Et de citer les financements abandonnés par le Conseil général : « suppression de la subvention pour la carte Imagin’R des lycéens, hausse des tarifs de cantines, suppression de l’aide au permis de conduire… »
 
Une intervention qui passe d’autant plus mal pour le PCF, que l’Etat n’a jamais honoré le paiement de sa dette au département : « Le voila qui s’insurge sur le transfert des charges de l’Etat, lui qui, en novembre 2011, signait une convention avec l’Etat, de droite il est vrai, et pour 8.5 millions d’euros acceptait de mettre en œuvre la pire cure d’austérité vécue par les Valdoisiens. Il oubliait au passage que l’Etat avait à cette date une dette de 412 millions envers le Conseil général ! » Et d’ajouter : « Non, Monsieur Bazin, l’indignation ne peut être sélective et ne peut en aucun cas se faire sur le dos des plus défavorisés ». 
 

" La hausse du RSA est totalement insuffisante " 

 
Si Jean-Michel Ruiz attaque Arnaud Bazin, il n’est pas pour autant satisfait des annonces du gouvernement. S’il estime que Jean-Marc Ayrault a annoncé des mesures marquant « une rupture attendue avec la droite pour qui, les plus pauvres, étaient considérés avec cruauté comme des assistés, il juge encore la hausse des aides insuffisante ». 

 

Une mesure insuffisantes selon lui. « Annoncer l’augmentation de 10% en 5 ans ce n’est jamais qu’un retour au montant du RMI, équivalent à un demi-SMIC lors de sa création. Cela ne met pas plus de beurre dans les épinards », juge le patron du PCF 95. « Une réelle rupture aurait été de se fixer comme objectif d’augmenter le cumul des minima sociaux au dessus du seuil de pauvreté, soit 950 euros par mois ».