Par sa pratique de la sculpture, Vincent Lamouroux se saisit régulièrement de grands espaces dont il propose des  interprétations renouvelées. À partir de dispositifs lumineux ou d’installations architecturales, il se joue de l’espace et du temps, du mouvement, de la vitesse et de l’immobilité. Il engage le visiteur à une pratique de ses installations et lui donne un rôle primordial, celui de parachever son œuvre.


Du 4 juillet au 19 novembre 2012, l’abbaye de Maubuisson poursuit son programme d’expositions monographiques en invitant l’artiste français Vincent Lamouroux. Né en 1974, il vit et travaille à Paris. Ses œuvres ont été exposées au Palais de Tokyo ou encore au Credac à Ivry-sur-Seine. Il a reçu le Prix Fondation d’Entreprise Ricard en 2006. Son travail est connu et reconnu à travers des gestes forts qui ont marqué les esprits tels que le « Sol.07 » installé en 2009 au Centre Pompidou ou encore sa pièce « Belvédère(s) » dans le cloître de l’abbaye de Fontevraud (2011). Ces œuvres se situent entre architecture et sculpture et bousculent les perceptions de l’espace, du mouvement et de la gravité.

Pour son exposition à l’abbaye de Maubuisson, Vincent Lamouroux propose des paysages oniriques déconcertants. En intervenant dans le cadre patrimonial de l’abbaye, il met en exergue la dimension historique et archéologique de ce lieu en envahissant les salles abbatiales d’une coquille vide géante, de dunes et de bancs de sable. Il nous fait ainsi remonter dans le temps pour revenir à des paysages anciens, proches de ceux de l’ère géologique – dite primaire – où apparaissaient de nombreux fossiles à coquilles dures.

À l’image de cet escargot échoué à l’intérieur de l’abbaye – qui nous enseigne, comme le rappelle Yvan Illich, la nécessité de la lenteur mais aussi dans la géométrie de sa coquille les limites de la croissance – la progression du visiteur est ralentie par la présence du sable et d’un jeu de cordes tendues. Le corps est invité à expérimenter les espaces à son rythme, détaché de ses habitudes de consommation frénétique. La présence du sable, mou et insaisissable par essence, renvoie à l’érosion du bâtiment au fil des siècles et nous invite à la réflexion sur le caractère immatériel et éphémère de l’œuvre d’art.

À noter une publication sur le travail de Vincent Lamouroux et sur son exposition à l’abbaye de Maubuisson paraîtra au 2ème semestre 2012.