Témoignages de soutien de la classe politique pour le jeune professeur menacé d’expulsion

Sensibles au combat mené par Aymen Sfaxi, professeur d’Economie au lycée Camille Saint-Saëns de Deuil-la-Barre, dont la préfecture de Paris a refusé le renouvellement du titre de séjour, de nombreux élus ont tenu à réagir. Parmi les soutiens, ceux du groupe socialiste au conseil Régional et d’Isabelle Volat, candidate du Front de Gauche dans la 6e circonscription du Val d’Oise, qui réclament la régularisation de l’enseignant et tirent à boulet rouge sur le gouvernement.

Le cas Aymen Sfaxi jeune professeur vacataire originaire de Tunisie, enseignant au lycée Camille Saint-Saëns de Deuil-la-Barre fait en ce moment couler beaucoup d’encre, même hors des frontières du département. Ainsi le groupe socialiste au Conseil régional s’est emparé du problème. Les élus dénoncent une décision qui « sape les fondements du système éducatif français, notamment à travers de massives suppressions de postes d’enseignants » et un gouvernement qui « fait peser sur les lycées et les élèves franciliens les conséquences de sa politique migratoire ».

De son côté, Isabelle Volat, candidate du Front de Gauche dans la 6e circonscription du Val d’Oise, estime que « la situation de monsieur Sfaxi est une excellente illustration de l’aberration d’une politique menée dans l’obsession du refoulement des étrangers ». Elle ajoute : « Pour faire du chiffre, le gouvernement préfère rejeter dans l’illégalité des personnes qui travaillent, sont intégrées dans la société française et participent à la création de richesses dans notre pays ».

Une affaire sur fond de pénurie de professeurs

Les différents élus rappellent qu’Aymen Sfaxi enseignait jusqu’à fin janvier dans plusieurs classes terminales qui, à l’aube du baccalauréat, se retrouvent sans professeur de comptabilité. Un poste difficile à remplacer selon Isabelle Volat. « Il faut savoir que ce professeur a été recruté à la suite d’un blocage des élèves de terminale qui n’avaient pas d’enseignant, le Rectorat ne trouve en effet plus de professeur d’économie gestion » explique-t-elle. Un constat partagé par le groupe socialiste. « Compte tenu des problèmes d’effectifs que connait le rectorat, il est inacceptable de refuser de renouveler un titre de séjour à un professeur étranger, surtout quand de dernier occupe une place centrale dans le projet scolaire de ses élèves. Il n’est pas plus acceptable que ses 150 élèves soient privés de professeur d’Economie et de Gestion pour le reste de leur année scolaire » arguent les élus.