La profession agricole a proposé en mars aux différents Conseils généraux de la région une aide au déneigement des routes pour cet hiver. Les agriculteurs déplorent aujourd’hui l’absence d’accord pour le Val d’Oise et pointent du doigt une proposition de convention « non acceptable » du Conseil général. Celui-ci affirme de son côté tout faire pour « trouver dans les meilleurs délais une solution adéquate et assurer une collaboration entre les agriculteurs et le département ».

 Verra-t-on des tracteurs déneiger les routes départementales valdoisiennes cet hiver, comme ce fut le cas l’an passé ? Rien n’est moins sûr pour l’heure selon la Chambre Interdépartementale d’Agriculture de l’Ile-de-France (CIAIDF) qui a entamé, en mars dernier, des démarches auprès des Conseils généraux de la région pour proposer les services de la profession agricole. Si les Yvelines ont déjà acté le recours aux agriculteurs, le Val d’Oise n’a pour sa part toujours pas trouvé d’accord. « Les négociations avec le Conseil Général du Val d’Oise sont toujours au point mort » explique la chambre d’agriculture.

Le département, de son côté, explique pourtant avoir tenté de trouver un accord. « Un projet de convention a été élaboré par nos services cet été en concertation avec les techniciens de la CIAIDF, sur la base d’une trame qu’il ont initialement proposé en avril » explique-t-il.

Interrogé sur les raisons de l’échec des négociations, le président de la Chambre Interdépartementale d’Agriculture de l’Ile-de-France, Christophe Hillairet, explique que « le Conseil général refuse de fournir les lames de déneigement et propose que celles-ci restent aux frais des agriculteurs ». Alors que ceux-ci réclament également une indemnisation et la prise en charge des frais de carburant pour les véhicules agricoles mobilisés, il ajoute que le département propose une toute autre convention.

« Ce que l’on nous demande, c’est d’être disponible 24 heures sur 24 avec l’obligation d’être prêts en trente minutes, peu importe l’heure, le tout sans recevoir d’astreinte », explique le président, « c’est de l’esclavagisme ». Et d’ajouter : « On affecte des missions au bon vouloir à un agriculteur. Dans les termes actuels, s’il ne sort pas, il n’est pas payé et aura acheté une lame de déneigement pour rien. Il aura en plus été contraint de se tenir prêt. On se moque de nous ».

Le Conseil général explique de son côté qu’ « une rémunération était prévue dans la convention ainsi qu’un amortissement de la lame de déneigement et de son entretien ». Le département explique en outre que « la convention proposée mobilisait 10 agriculteurs sur 10 zones d’intervention ».

Christophe Hillairet dit avoir abordé le sujet de ce blocage des négociations avec le président du Conseil général, Arnaud Bazin. « Lorsque je l’ai rencontré, il été également surpris de la lenteur de l’avancement du dossier ». Il invoque une cause possible. « Le directeur du service s’occupant des routes n’a pas avancé sur le dossier. Maintenant, il propose des termes que nous ne pouvons pas accepter. De cette manière, il peut prétendre que l’échec des négociations est la responsabilité des agriculteurs ».

Le président de la Chambre Interdépartementale d’Agriculture de l’Ile-de-France réclame la conception d’une nouvelle convention proposant la mise à disposition des lames de déneigement par le département, comme dans les Yvelines, ainsi que le paiement d’astreintes pour les agriculteurs mobilisés.

De son côté, le Conseil général affirme que la CIAIDF « a proposé un nouveau mode de fonctionnement et est revenue sur les conditions de base de la convention ». « Une nouvelle réflexion est en cours afin de proposer un projet consensuel », affirme le Conseil général.