Interrogé sur les demandes d’armement des policiers municipaux dans le Val d’Oise, Pierre-Henry Maccioni a assuré qu’il n’y avait « aucune demande pour l’instant » dans le département. Une affirmation contradictoire avec ce qu’avance notamment le syndicat de défense des policiers municipaux (SDPM) et la mairie UMP de Saint-Brice.

 Une partie de poker s’engage sur l’armement des policiers municipaux dans le Val d’Oise. Le SDPM envisage de saisir le Conseil d’Etat dans les prochains jours pour connaître les motifs du refus de l’administration d’autoriser l’armement des agents municipaux. Un rejet nié par le préfet. « On applique la loi telle qu’elle est, déclare-t-il devant la caméra de VOtv. Je vous rappelle que nous n’avons pas de demande d’armement de police municipale dans le Val d’Oise. Je traite avec les maires qui sont responsables de l’armement ou non de leur police municipale. Il n’y a pas de problème dans le Val d’Oise. » Un coup de bluff de Maccioni ? Pour le cabinet du maire de Saint-Brice-sous-Forêt il n’y a pas de doute : une demande d’armement de la part de l’édile UMP, Alain Lorand, a bien été formulée. Dans son entourage, on dit ne pas comprendre « pourquoi à quelques kilomètres de là, en Seine-Saint-Denis, les policiers municipaux auraient le droit au taser et au flashball alors que nos agents ne disposent que de tonfas (matraque avec poignée, ndlr) et de gazeuses. »

Pour le syndicat SDPM, le préfet du Val d’Oise ne fait qu’adopter la posture de ses prédécesseurs, comme Paul-Henri Trollé, qui avait refusé l’armement à la police municipale de Franconville. Cette prise de position était alors applaudie et même souhaitée par la majorité de gauche au Conseil général. Cette dernière avait voté en 2008 « la conditionnalité des aides aux polices municipales à l’absence d’armement » sur une proposition du socialiste, Gérard Sébaoun, chef de l’opposition municipale à Franconville.

Pour rappel, lors de son intervention au Conseil général en septembre 2010, Pierre-Henry Maccioni, répondait à une question d’un vice-président de l’assemblée départementale sur l’armement des polices municipales en ces termes : « si une commune faisait cette demande je répondrais non, avait-il alors expliqué. La formation des policiers municipaux ne permet pas cela. Et d’autres moyens peuvent être utilisés comme à Conflans où une brigade canine a été mise en place ». Ses propos repris dans l’hebdomadaire L’Echo Le Régional alerte alors le syndicat, qui s’empare de l’affaire et demande des explications au préfet et au ministère de l’Intérieur. Ces questions restées sans réponses, le SDPM compte maintenant abattre sa dernière carte et saisir le Conseil d’Etat sur ce dossier.

Aujourd’hui avec le basculement à droite du Conseil général, la donne sera peut-être différente. D’après nos informations, la communauté de communes, Roissy-Porte de France est sur le point de faire une demande d’armement auprès de la préfecture, cinq ou six ans après une première requête rejetée. Yves Lechouarne, directeur général des services, n’attend plus que le courrier d’un maire de l’intercommunalité pour boucler le dossier. « La demande sera faite dans le courant de l’été, avant la fin juillet » assure-t-il. Une chose est sûre, la réponse du préfet sera attendue.

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