Alors que les frappes occidentales sur mandat de l’ONU ont commencé depuis un mois jour pour jour, la situation militaire en Libye « présente toutes les caractéristiques d’un enlisement » estime le président de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale. Pour éviter le bourbier, le député-maire UMP de l’Isle-Adam, Axel Poniatowski, prône « l’envoi de forces spéciales » sur le terrain « dont la seule mission est d’identifier les coordonnées des objectifs. »

 Pour Axel Poniatowski, cela ne fait aucun doute : l’usage exclusif de la force aérienne montre ses limites. Imposée par la résolution 1973 des Nations unies, cette forme d’action ne conviendrait pas « face à des cibles mobiles et indiscernables du fait de l’imbrication des forces loyalistes et des forces insurgées ». « Sans information terrestre, l’aviation de la coalition évolue en aveugle et multiplie les risques de bavures » appuie le président de la commission des affaires étrangère à l’Assemblée.

Une intervention « tout à fait dans l’esprit » de la résolution de l’ONU

« J’estime que l’on se dirige vers un enlisement inutile et des pertes importantes de vies humaines sans la mise en place rapide d’une convergence d’actions ciblées, entre les frappes aériennes et la désignation des objectifs sur le terrain, grâce à l’envoi de forces spéciales » ajoute-t-il. Alors que la résolution de l’ONU autorise les Etats membres à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils des forces du colonel Kadhafi, tout en excluant une force étrangère d’occupation, Axel Poniatowski estime qu’il est « tout à fait dans l’esprit de cette résolution que l’OTAN envoie au sol, non pas des troupes combattantes, mais des forces spéciales dont la seule mission est d’identifier les coordonnées des objectifs. »

« Nous ne pouvons espérer un dénouement rapide du conflit en persistant à imposer un tel handicap aux forces de la coalition et aux insurgés », conclut-il.