Le premier tour des élections cantonales dans le Val-d’Oise a été marqué par une abstention record qui a d’abord profité aux candidats du FN qui seront présents dimanche prochain dans cinq cantons contre deux en 2004. Quatre duels FN – PS à Eaubonne, Saint-Ouen-l’Aumône,  Sarcelles Sud Ouest et  Gonesse et un duel FN – UMP sur le canton de Beaumont.  Avec l’inconnue de l’abstention du deuxième tour et du report de voix des électeurs du Front national, le suspense reste à son comble pour la présidence du Conseil général qui se joue à un siège. A lire, les clés du premier tour pour comprendre ce que réserve le second.

Le grand vainqueur de ce dimanche électoral dans le Val-d’Oise, après l’abstention, c’est le Front national qui réussit à placer cinq candidats au deuxième tour. Il aurait pu en compter deux de plus, manquant de justesse une place en finale à Sarcelles Nord Est et Viarmes.  
Cependant, le rendez-vous de dimanche prochain ne devrait pas permettre au parti de Marine Le Pen de faire son entrée au Conseil général du Val-d’Oise. Son meilleur score a été réalisé à Gonesse par Éric Locaputo avec 26.88 %, pas suffisant pour transformer l’essai.

Il reste que les bons scores des candidats FN rendent difficiles les pronostiques sur les reports de voix de ses électeurs invités à « aller à la pêche » par le secrétaire départemental Alexandre Simonnot.

Les cantons, où le parti de Marine Le Pen sera présent dimanche, ne constituent pas des enjeux pour les états-majors. Le suspense reste donc entier pour le deuxième tour des élections cantonales dans le Val-d’Oise, où un seul siège sépare droite et gauche au Conseil général.

A droite, malgré des scores en recul, on parie sur les « particularismes locaux » pour l’emporter notamment sur les deux cantons d’Argenteuil où les candidats UMP sont arrivés en tête.

A Argenteuil Nord, le député UMP Georges Mothron totalise 35,86 % des suffrages contre 19,57% à son adversaire Michel Vampouille (Europe Ecologie-les Verts, soutenu par le PS). L’UMP pense aussi pouvoir l’emporter à Argenteuil Ouest où son candidat Xavier Péricat totalise 32,64 % contre 23.02 % à l’adjoint au maire socialiste Nicolas Bougeard ; ce dernier remportant la primaire à gauche avec le conseiller général sortant Alain Leikine qui se présentait sous l’étiquette Parti Radical de Gauche.

« Nous avons bien fait de mener une campagne sur les enjeux locaux », a déclaré Arnaud Bazin, leader de l’UVO (UMP et non inscrits) sur le plateau de VOtv, estimant que la partie restait ouverte. A l’UVO, alors que les résultats nationaux de l’UMP sont décevants, on ne cachait pas son plaisir de voir virer en tête ses candidats à Franconville (Marie-Christine Cavecchi totalise 36,98% contre 33,07 % au conseiller général sortant socialiste Gérard Sébaoun) et Sannois (avec 32.82%, Marie-Evelyne Christin devance le conseiller général socialiste sortant Christophe Dulouard qui obtient 27.82%).

A gauche, le président PS du Conseil général s’est félicité des scores de la gauche. « Ce soir, les électeurs valdoisiens ont envoyé un premier message très clair à tous ceux qui prédisaient la défaite symbolique de la gauche dans le Val d’Oise : si le Val d’Oise est un symbole, c’est d’abord celui de la résistance nationale des territoires face à la casse des services publics de proximité programmée par le Gouvernement UMP », déclare Didier Arnal qui donne le ton deuxième tour pour son parti : un vote sanction contre Nicolas Sarkozy.

Les socialistes veulent croire que dans les classiques duels gauche droite, le contexte national permettra de redresser la barre sur les deux cantons d’Argenteuil et de l’emporter dans les cantons convoités où ils ont réalisé de bons scores. Et d’abord dans la Vallée du Sausseron où Jean-Pierre Béquet avec 32,47% devance Stéphanie Von Euw. Le PS joue aussi la gagne à Herblay où sa candidate Nelly Léon réalise un bon score (23.45%) malgré une forte concurrence à gauche, ce qui peut lui offrir une réserve de voix importante pour espérer faire la différence dans un duel avec le conseiller général UMP sortant Patrick Barbe qui est arrivé en tête dimanche avec 30.35% des suffrages.

Enfin, si les socialistes ne croient plus pouvoir gagner Marines (où le sortant UVO Jean Pichery a obtenu 45,20% des voix contre la maire de Marines Jacqueline Maigret, 30,59%), ils misent beaucoup sur Montmorency. Soixante-neuf voix séparent le maire François Detton (soutenu par le PS) de la candidate UMP Michèle Berthy arrivée en tête avec 30,96 % contre 29,95%.

Le PS, qui sait que la clé du deuxième tour se trouve du côté de la participation, entend profiter de l’entre deux tours pour réveiller les électeurs. Et, à Montmorency, Bertrand Delanoë est attendu lundi soir en meeting pour sonner le réveil des troupes.

A droite, où l’on garde un mauvais souvenir du manque de mobilisation de son électorat aux régionales, le maître mot est le même : mobiliser !