Dans une interview accordée au quotidien La Croix, le sénateur-maire d’Ermont a mis en doute la compétence de la ministre des Affaires étrangères. Dans cet entretien il a également regretté l’absence de sanction auprès de ministres coupables de bévues. Une « tradition » française « regrettable » selon Hugues Portelli.

 Hugues Portelli, trublion de l’UMP ? Après avoir déposé une proposition de loi au Sénat visant à rendre plus transparents et rigoureux les sondages politiques contre l’avis gouvernement, le sénateur-maire d’Ermont critique aujourd’hui ouvertement Michèle Alliot-Marie. Si sa proposition de loi a été votée à l’unanimité le 14 février dernier, pas sûr que cette nouvelle attaque contre le gouvernement reçoive les faveurs de ses camarades de l’UMP.

Roland Dumas, Charles Pasqua… et MAM

Sa réponse à la question de savoir si Michèle Alliot-Marie peut rester ministre des Affaires étrangères, alors qu’elle est très critiquée depuis les multiples révélations du Canard Enchaîné, est pour le moins virulente à l’encontre de l’ancienne Garde des Sceaux. « De Roland Dumas à Charles Pasqua, nous avons une tradition qui fait que, quelle que soit l’action des ministres, ils ne sont jamais sanctionnés », a-t-il commenté, avant d’ajouter : « il y a une irresponsabilité qui prévaut dans ce pays et je trouve cela regrettable. »

Au-delà de cette sortie sur le maintien de MAM, Hugues Portelli va encore plus loin dans sa critique. Il met en cause la « compétence » de la ministre et s’en prend carrément à la manière de concevoir les remaniements. « Je pense surtout que lorsqu’on constitue un gouvernement, il est bon de mettre des gens dont ces questions sont la compétence principale et non pas de les faire glisser d’un ministère à l’autre au gré des remaniements », a glissé Hugues Portelli lors de cet entretien à La Croix. Des propos qui feront sans doute grimacer au plus haut niveau de l’Etat.