Tout juste auréolé de son titre de Champion d’Europe, Florent Amodio a fait l’honneur à VOtv de passer sur son plateau. S’il reconnaît qu’il n’a « pas le temps de trop souffler », avec un marathon médiatique qui le fait aller jusqu’au Grand Journal de Canal + ce mardi soir, le patineur de Cergy-Pontoise n’oublie pas d’où il vient. « Cergy c’est ma ville, j’aime venir passer un petit coucou à tout le monde. Ca me fait plaisir. » Les pieds sur terre mais la tête dans les étoiles avec ce titre européen, Florent, qui met dans sa poche le public à chacune de ses sorties, sait le chemin qui lui reste à parcourir pour atteindre les sommets. En attendant, le jeune patineur de 20 ans ne cache pas son envie de « dépoussiérer le patinage ». « J’ai un respect énorme du public. Quand il vient dans une patinoire, je veux qu’il s’amuse. »

Toute l’équipe de VOtv n’a pas boudé son plaisir de recevoir un champion d’Europe dans ses locaux. Un détour loin d’être obligatoire pour quelqu’un qui est invité un peu partout dans les grands médias nationaux. Mais c’est aussi ce qui fait la personnalité du patineur de Cergy-Pontoise, un jeune homme au grand cœur qui prend les choses comme elles viennent sans jamais « se prendre la tête ». Sur son titre de champion d’Europe, Florent est conscient d’avoir frappé un grand coup. « Je sais que c’est énorme. Quand le résultat est tombé, c’était indescriptible. C’est un rêve qui est devenu réalité. »

Au final c’est toute l’équipe de France qui a réalisé une belle performance collective avec les deux premières places chez les hommes et la victoire des danseurs Péchalat/Bourzat. Justement, sur sa pseudo rivalité avec Brian Joubert, le jeune champion se dit « agréablement surpris ». « J’ai appris à la découvrir et j’ai découvert le Brian que j’adore. A la fin on ramène deux médailles, c’est ça une équipe. »

« Je dédie ma victoire à ma famille et à mon staff »

Avec ce nouveau pallier franchi, Florent est revenu sur son parcours. « L’année dernière a été révélatrice après ma 12e place aux JO de Vancouver, explique-t-il. J’ai pris certaines décisions comme changer de coach. Ce n’était pas évident après 15 ans passés à Cergy avec le même entraineur. Pour avancer il fallait faire des choix. Je suis donc parti en Russie. »

Désormais sous la houlette de Nicolai Morozov, qui lui apporte « le sens du professionnalisme et un calme à toute épreuve », le champion d’Europe sait qu’il bénéficie d’une « équipe très pro » autour de lui avec aussi la Française Annick Dumont. Sur la difficulté d’être éloigné à 20 ans de sa famille de ses amis, Florent Amodio répond amusé : « quand on ramène une médaille… ». « La vie de patineur n’est pas éternel donc je donne tout maintenant », conclut-il, lucide.

« Le public a été magique »

Du plaisir justement il veut en donner au public, qui le lui rend bien. « Après avoir terminer premier au court, ce n’est pas évident de patiner pour le long, poursuit Florent Amodio. J’étais un peu plus tendu qu’à l’habitude mais le public a été magique. Au Trophée Bompard, chez moi à Paris, c’était déjà énorme mais, là, j’entendais quasiment plus la musique. »

« J’ai un respect énorme du public, ajoute-t-il. Je veux que, quand il vient dans une patinoire, il s’amuse parce que le patinage n’est pas très médiatique et, en plus, si c’est un peu, entre guillemets, soporifique, c’est pas terrible. Moi j’ai envie d’enlever la poussière à ce milieu là. Ce n’est pas facile à faire. Je veux montrer la nouvelle génération et le public attend ça. »

Le jeune champion est conscient du chemin qui lui reste à parcourir, notamment pour titiller les meilleurs patineurs du monde en mars à Tokyo. « Ca va être extra dur. Il y aura les Canadiens et les Japonais mais je vais arriver confiant là-bas, refaire le spectacle, la performance et puis on verra… » Pour approcher le podium, le quadruple saut, qu’il n’exécute toujours pas en compétition est quasiment une obligation. Si pour ces championnats d’Europe, « ce n’était pas l’objectif », Florent espère le « placer » lors de ces Mondiaux.

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