Le Théâtre de l’Usine à Eragny-sur-Oise accueillera les 10, 11 et 12 décembre prochain la pièce de théâtre intitulée «Les fausses confidences».

 Être et paraître
« Je sais bien, nous dit Marivaux, que les hommes sont généralement faux : que dans chaque homme, il y en a deux : l’un qui se montre et l’autre qui se cache ». Cette réflexion est au coeur des « Fausses confidences » où le mensonge est une des clés de lecture sociale, philosophique et théâtrale. Théâtrale, évidemment, puisque mentir revient à jouer avec l’être et le paraître. Sociale, puisque la scène met en évidence l’hypocrisie et la manipulation des valeurs. Philosophique, enfin, puisque Dorante et Araminte maquillent la vérité lorsqu’elle les gêne et la rende supportable par le mensonge.

Pourvoir et argent
Si « Les fausses confidences » est une comédie dont l’amour est
l’objet le plus visible, c’est aussi une pièce sur le pouvoir et l’argent.
Dubois est un valet, Dorante un jeune bourgeois pauvre. Les normes
établies de la société dans laquelle ils vivent, leur impose les lois
de la naissance et de l’argent. Dès l’instant où ils refusent de se
soumettre à ces normes, l’art du théâtre et la maîtrise souveraine du
langage sont l’occasion d’une revanche sociale : le valet devient le
maître du jeu social et le jeune bourgeois désargenté va s’enrichir.

Parti-pris de la mise en scène
La mise en scène prendra le parti de ne pas prendre
parti. C’est-à-dire de ne pas réduire l’oeuvre à un seul point de vue
évoqué ci-dessus. Il s’agit de s’efforcer d’exécuter l’oeuvre en en
maintenant la complexité, y compris les zones d’ombres propres à
l’ambiguïté : ne pas la réduire à une sociologie néo-brechtienne, ni à la
superficialité mondaine d’un marivaudage suranné, ni l’égayer, ni
l’assombrir. Chez Marivaux, hommes et femmes jouent la comédie,
« pour jouer Marivaux, il faut jouer qu’on joue » disait Louis Jouvet.

Vendredi 10/12 à 21h / Samedi 11/12 à 21h / Dimanche 12/12 à 16h