Une nouvelle gare pour Franconville

Concernant le résultat des travaux, qui ont été fort longs, et qui ont apporté beaucoup de nuisances aux usagers, il faut être franc : le résultat est très décevant.

L’ancienne gare avait été refaite à neuf il y a un quart de siècle, mais les locaux étaient encore tout à fait corrects, notamment la partie « moderne » en brique rouge. Elle comprenait une salle d’attente chauffée, avec des bancs, un peu plus grande que l’actuel « hall » qui en fait office, mais surtout une galerie couverte de 25 mètres sur 4 avant d’accéder aux portillons automatiques, et c’était très appréciable en hiver, pour se protéger du vent et de la pluie.

Sur le quai, face à la gare, l’auvent qui protégeait aussi les voyageurs a été découpé au chalumeau et sa surface a été divisée par deux. Cet hiver, les usagers seront donc obligés de s’entasser dans le petit hall face aux guichets, ou bien alors d’aller patienter dans le froid sous la pluie. C’est d’abris contre la pluie dont les usagers avaient besoin, et pas d’une gare nouvelle !

Ajoutons aussi que le guichet « Grandes Lignes » a été supprimé. Les retraités qui n’ont pas internet sont donc obligés d’aller à Ermont-Eaubonne ou à Enghien pour acheter leurs billets.

Concernant l’architecture des nouveaux locaux, elle est pour le moins surprenante : des espaces vitrés, certes, mais qui seront très coûteux à chauffer. Une architecture en tôle « typiquement 70’s ». A coté, l’ancienne gare en brique était un modèle de « haute qualité environnementale ». Surtout ne manquez pas de venir admirer deux particularités de la nouvelle gare : l’auvent situé devant les portillons automatiques, coté place de la République est … à claire voie ! Constitué de lattes de métal inclinées, il laisse bien évidemment passer la pluie et on se demande à quoi il peut bien servir.

Sûrement pas à faire joli.

Autre aménagement stupéfiant : sur le quai, juste devant la gare, une échelle de secours industrielle hideuse mène au toit de la gare. Nous nous sommes interrogés sur l’utilité de cette installation, et finalement, je pense que c’est pour faciliter la tâche des « taggeurs » qui ne manqueront pas de venir exercer leur « art » sur la façade de la partie ancienne de la gare, en passant par le toit du « hangar industriel» (la nouvelle gare). Plus de 3 millions d’euros pour cela : j’appelle cela jeter l’argent par les fenêtres ! N’y avait-il pas des choses plus urgentes à financer, notamment au niveau de la sécurité ?

Les 930 000 euros affectés au remplacement des portillons automatiques me rendent vraiment amers : venez vérifier vous-même le fait que ces appareils n’empêchent absolument pas la fraude d’une certaine catégorie de voyageurs : certes, ont ne peut plus les enjamber aussi facilement, mais il suffit d’introduire sa main d’une certaine façon à travers les portes en verre pour que le système de sécurité ouvre les portes…
Il suffit de venir devant les portillons quelques minutes pour s’apercevoir qu’un nombre de plus en plus important de voyageurs ne s’acquitte plus d’aucun abonnement ou billet. Cela devient un mode de vie, et il semble parfaitement admis par les agents de la SNCF. Je n’ai JAMAIS vu une seule verbalisation pour franchissement illégal de portillon, y compris lorsque les contrôleurs sont présents. Il est vrai qu’avec les augmentations de tarifs dont viennent de nous frapper les élus régionnaux verts-PS, il faut un certain civisme pour continuer de payer.

Concernant la sécurité de la gare, la salutaire « pression » mise par le ministre M. Hortefeux sur les gares de Saint-Denis et Epinay, ajoutée à la videoprotection qui couvre la gare d’Enghien a eu pour effet de repousser les problèmes vers le nord de la ligne H.

Les écolos de Franconville Ecologie se félicitent de l’aboutissement prochain du système de videoprotection commun entre les villes de Franconville et de Sannois.