Le principal syndicat enseignant du second degré appelle les parents et les élus à le rejoindre pour une manifestation prévue samedi matin à 10h30 sur le Parvis de la préfecture. Le SNES 95 veut ainsi dénoncer des « conditions de rentrée 2010 catastrophiques » dans les collèges mais aussi la nouvelle politique de formation des stagiaires, « jetés dans le bain du temps complet, sans aucune formation digne de ce nom », et la réforme du lycée, qualifiée de « projet destructeur ».

 Premier reproche fait au ministre de l’Education nationale : la mise en place du livret de compétence qui ôtera aux enseignants « toute dimension culturelle ou citoyenne, pour imposer l’évaluation comme seul horizon pédagogique ». « Au bout du compte, le collège risque de devenir le lieu d’une évaluation incessante au détriment de la construction patiente de savoirs solides et formateurs. Toutes les dérives sont ensuite possibles » craignent David Rafroidi et François Martin du bureau départemental du SNES.

Concernant le lycée, ils dénoncent « un projet destructeur » qui fera du lycée général et technologique « l’antichambre de l’enseignement supérieur avec pour objectif 50 % d’une génération diplômée à bac +3 et bac +5. » Une dérive favorisée par la perte du droit de regard des représentants des parents, des élèves et des personnels sur les choix pédagogiques et l’utilisation des moyens. « Désormais, plus du tiers des heures dévolues aux établissements dépendent de choix locaux. Derrière se profilent la fin des programmes nationaux la mise en concurrence des établissements, des disciplines, des collègues… » estime le SNES 95. A cela s’ajoutent la réforme du bac pro et surtout la formation des futurs professeurs.

« Les futurs lauréats de concours sont désormais assimilés à des moyens d’enseignements à part entière et seront jetés dans le bain du temps complet, sans aucune formation digne de ce nom, pour compenser la pénurie de personnels » déplore-t-il. « La réforme Chatel de la formation de maîtres et la politique d’étranglement budgétaire du système éducatif va placer les futurs lauréats dans une situation insupportable, générer de la souffrance professionnelle avec le risque de faire renoncer nos nouveaux collègues au métier qu’ils ont choisi » poursuit les deux représentants du bureau départemental.

Concrètement dans l’académie de Versailles, cela représente 800 stagiaires affectés à temps plein, soit près de 3 200 classes et 96 000 élèves « qui seront confrontés à des enseignants devant apprendre sur le tas le métier tout en trouvant le temps de se former et de faire cours. » « Ce sont 96 000 élèves qui devront changer d’enseignants, si le Rectorat trouve des personnels pour les remplacer, durant leur période de formation groupée durant deux semaines » concluent David Rafroidi et François Martin.