Rebondissement dans les accusations contre Ali Soumaré. Ce mardi, en fin de journée, la procureure de Pontoise a indiqué que l’une des accusations est erronée. Dans une interview à France Info, Marie-Thérèse de Givry a expliqué que « le jugement du 8 février 2007 (…) C’est un problème d’homonymie ». L’affaire qui était attribuée à la tête de liste PS en Val-d’Oise par les maires UMP de Franconville et Saint-Leu-la-Forêt était « un vol aggravé avec violences et usage de carte de paiement frauduleuse ». L’avocat d’Ali Soumaré avait déclaré, lundi, que son client niait trois des cinq affaires. Dans un communiqué, Francis Delattre déclare ce mardi : « nous confirmons 4 des 5 condamnations et décisions de justice ». Lundi, Valérie Pécresse affirmait : « s’il y a la moindre fausseté ou illégalité, je condamnerais la démarche ».

Pour Jean-Paul Huchon, "c’est ce qu’il lui reste à faire, à tenir cette parole. Si elle fait des excuses publiques elle se grandira."

Peu après 20h, Valérie Pécresse envoyait un communiqué où elle fait savoir qu’elle"condamne l’initiative de Francis Delattre qui a conduit à évoquer à l’égard d’Ali Soumaré une condamnation prescrite, ainsi qu’à lui imputer la condamnation d’un homonyme".

Quant à Ali Soumaré, il a déclaré à 20 Minutes que "la première bonne nouvelle est arrivée. La procureur de Cergy vient tout juste d’annoncer que je n’étais pas concerné par l’affaire de 2007". Et d’expliquer "concernant celles de 2004 et de 2008, la procureur ne s’est pas exprimée car elles sont imaginaires". La tête de liste PS en Val-d’Oise récise qu’il ne sera «mis hors de cause qu’en portant plainte contre les personnes qui ont dévoilé tout ça, lors d’un procès».

La procureure de la République de Pontoise avait déclaré, dans l’après-midi, au micro de France Info qu’une des cinq condamnations imputées à Ali Soumaré par les élus UMP du Val d’Oise ne concerne pas le candidat PS. « Le jugement du 8 février 2007 n’est pas un jugement rendu par le tribunal correctionnel. C’est un jugement rendu par le tribunal pour enfant et il ne concerne pas Ali Soumaré, né le 25 décembre 1980 » a déclaré Marie-Thérèse de Givry.

Alors que la journaliste de France Bleue lui demandait s’il s’agissait d’un problème d’homonymie, la procureure a répondu : « il m’est difficile de répondre à votre question dans les décisions rendues par le tribunal pour enfant sont des décisions qui ne sont pas publiques. Mais je peux effectivement dire que c’est un problème d’homonymie. »

Si cette réponse permet d’écarter une des accusations portées par les maires de Franconville et Saint-Leu-la-Forêt, elle remet aussi la question de l’origine des sources de ces élus dans le débat. Interrogés par le blog du Monde sur les régionales, plusieurs greffiers s’interrogeaient sur la manière dont les deux maires ont pris connaissance de ces condamnations et décisions. Ainsi pour Isabelle Besnier-Houben, secrétaire générale du Syndicat des greffiers de France, il paraît probable que l’équipe de Francis Delattre a eu accès « au casier judiciaire ou à la fiche STIC (le fichier central de la police) » d’Ali Soumaré.

Du côté de la mairie de Franconville, pas de commentaire. « Nous confirmons 4 des 5 condamnations et décisions de justice à l’égard de M. Soumaré » déclare Francis Delattre dans un communiqué.

Bien avant que la procureure ne confirme à la radio la méprise des accusateurs, Ali Soumaré avait décidé de porter plainte pour « diffamation ». La tête de liste socialiste dans le Val d’Oise avait alors nié trois des 5 condamnations qui lui sont reprochées par l’UMP.