« Après une période de retrait volontaire, fidèle à mes combats et au nom de ceux-ci, j’ai décidé aujourd’hui de démissionner du parti socialiste et de la majorité municipale conduite par François Pupponi » explique Linda Uzan dans un communiqué. Si elle assure rester au conseil municipal de Sarcelles, cette militante du PS depuis 15 ans annoncera « ultérieurement » son ralliement à une autre formation politique. Une chose est sûre, « ce ne sera pas Europe Ecologie » précise-t-elle. « Un non-évènement » commente le maire de Sarcelles.  

 Cette démission « mûrement pesée » traduit un sentiment de trahison de la part de la conseillère municipale de Sarcelles. « Elue pendant près d’une dizaine d’années avec Dominique Strauss-Kahn pour lequel je garde ma considération, je ne me reconnais plus du tout ni dans les pratiques actuelles du PS, notamment ce que j’y ai vécu dans les instances locales, ni dans  leurs guerres picrocholines » indique-t-elle dans un communiqué.

« Mon combat continue »

Arrivée en politique avec DSK lors de la campagne pour l’élection municipale de 1995 à Sarcelles, Linda Uzan « ne retrouve plus les valeurs de respect de générosité, d’humanisme, de tolérance, d’ouverture, d’égalité et de justice sociale » et déplore « un trop grand écart, devenu structurel, entre le discours et les actes ». Cependant, elle reste conseillère municipale et rejoindra « les bancs d’une opposition constructive. » « La dynamique d’innovation sociale et le courage politique ne sont désormais plus pour moi au PS. Je m’exprimerai ultérieurement sur mes choix. Mon combat continue » indique-t-elle, sans vouloir donner plus de précisions.

« Un non-évènement »

Pour le député-maire socialiste de Sarcelles cette annonce s’apparente à « un non-évènement ». « Cela va faire trois ans que je n’ai pas vu Linda Uzan, poursuit François Pupponi. Elle n’a jamais siégé au conseil municipal depuis ma réélection en mars 2008. » Lorsqu’on lui demande si cette démission ne reflète pas le sentiment d’une partie de la gauche sarcelloises, le successeur de Dominique Strauss-Kahn s’interroge ironiquement « si Linda Uzan était de gauche. »