Les élus du syndicat intercommunal SIEVO représentant 24 communes de l’Est du Val d’Oise ont voté une motion pour exprimer leur opposition à la création de la liaison ferroviaire "Roissy-Picardie".
A l’unanimité, ces élus s’étonnent qu’un tel projet puisse être élaboré alors même que leurs habitants ne disposent toujours pas d’un réseau ferré leur permettant de se rendre directement à la plateforme aéroportuaire de Roissy, sans passer par Paris.
Ces maires, qui ressentent le projet "Roissy-Picardie" comme une injustice, organisent le 26 janvier une conférence de presse pour exiger "la mise en œuvre urgente du barreau ferroviaire de Gonesse, reliant les lignes RER B et D". Ils redoutent que celui-ci soit remis en question.
Réseau Ferré de France (RFF), propriétaire et gestionnaire du réseau ferré national, a saisi la Commission Nationale du Débat Public pour la création de la liaison ferroviaire Roissy‐Picardie, bien que les élus de l’Est du Val d’Oise se soient déjà prononcés contre. Le débat public aurait lieu d’avril à juillet 2010.
"Alors que les élus du SIEVO se battent pour la création du barreau ferroviaire de Gonesse, accessible depuis le nord et le sud afin de satisfaire les besoins des populations de Picardie, de l’Est du Val d’Oise et de Seine‐Saint‐Denis, RFF propose de permettre aux salariés picards de se rendre sur la plateforme en TGV et aux franciliens d’être rabattus en bus (aux frais des collectivités) vers la gare de Survilliers‐Fosses pour faire une correspondance, deux fois par heure, vers l’aéroport au moyen de TER qui n’auraient même pas l’assurance de circuler puisque non prioritaires en cas de concurrence lors de l’attribution des sillons", dénoncent les élus de l’est du val-d’Oise.
"RFF justifie ce projet à la fois par des considérations d’ordre national tenant à l’opportunité d’un maillage entre la Ligne à Grande Vitesse (LGV) de contournement de l’Ile‐de‐France et le réseau classique, et par des considérations régionales tenant à la desserte d’Amiens et de Creil par le TGV et à la possibilité de donner aux Picards un accès direct au pôle d’emplois de Roissy.
Bien que RFF aborde ce projet sous le prisme d’une liaison nationale entre Amiens et Roissy (7 allers‐retours par jour), il est évident que cette ligne servira avant tout aux migrations pendulaires (déplacements quotidiens des personnes de leur domicile à leur lieu de travail) entre Creil et Roissy.
RFF ne semble pas réaliser les nécessités sociales dans cette partie de l’Ile‐de‐France, proche de l’aéroport. Les taux de chômage sont parfois très élevés bien que les niveaux de qualification des populations locales correspondent aux emplois à pourvoir sur Roissy‐CDG. Du fait de l’impossibilité de se rendre sur la plateforme en moins d’une heure, les valdoisiens ne constituent que 12% des actifs travaillant sur le site, alors que des garanties d’embauches avaient été obtenues pour atteindre le chiffre de 20%.
A l’inverse, RFF continue de promouvoir ce projet discriminant pour les habitants de l’Est du Val d’Oise, qui risque de compromettre la création du barreau ferroviaire de Gonesse et dont le tracé exact n’est toujours pas parvenu aux élus alors qu’il est prévu que leurs communes soient défigurées par cette voie nouvelle.
Pour toutes ces raisons, les élus du SIEVO réaffirment avec force leur opposition à la création de la liaison « Roissy‐Picardie » et leur soutien à la mise en oeuvre urgente du barreau ferroviaire de Gonesse, moins coûteux, moins discriminant pour les populations déshéritées de l’Est du Val d’Oise, et plus respectueux de l’environnement".
Chaque collectivité membre du SIEVO a déjà délibéré (ou va le faire prochainement) pour :
‐ Apporter son soutien à la motion votée par le comité syndical du SIEVO ;
‐ Rappeler son attachement à une réalisation rapide du barreau ferroviaire de Gonesse ;
‐ Se déclarer opposée à la réalisation du projet de liaison « Roissy‐Picardie » tel que proposé aujourd’hui.
* Le SIEVO : Syndicat Intercommunal d’études et de programmation pour le Développement de l’Est du Val d’Oise examine à l’échelle de son territoire (à travers le schéma de cohérence territoriale : SCOT), les questions relatives à l’aménagement (logements ou activités) et aux transports (plan local de déplacements).
Il est présidé par Patrick RENAUD et regroupe 24 communes :
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Communauté d’Agglomération Val de France (Arnouville‐lès‐Gonesse, Garges‐lès‐Gonesse, Sarcelles, Villiers‐le‐Bel) ;
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Communauté de Communes Roissy Porte de France (Bouqueval, Chennevières‐lès‐Louvres, Ecouen, Epiais‐lès‐Louvres, Fontenay‐en‐Parisis, Fosses, Le Plessis Gassot, Le Thillay, Louvres, Marly‐la‐Ville, Puiseux‐en‐France, Roissy‐en‐France, Saint‐Witz, Survilliers, Vaud’Herland, Vémars,Villeron) ;
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Bonneuil‐en‐France ;
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Gonesse ;
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Goussainville.
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C’est un problème important et nous espérons que les têtes de liste aux régionales vont intervenir sur ce sujet.
On a laissé la SNCF faire n’importe quoi, ces dernières années.
Cet « Etat dans l’Etat » échappe complètement à l’œil des politiques, alors qu’il est de leur devoir de veiller à ce que les décisions de la SNCF ne nuisent pas aux usagers.
On a eu l’exemple de la vallée d’Aspe, mais aussi, plus près de chez nous, la « rénovation » de la gare d’Ermont-Eaubonne qui s’est faite en détruisant irrémédiablement une voix de connexion entre le RER C et la gare Saint-Lazare. (Il y avait la place pour construire la gare un peu plus au nord, sur la gare routière.)
A Franconville, la gare (presque neuve, datant de 23 ou 24 ans) a été rasée, et remplacée par un hangar en tôle hideux, et l’exploitant en a profité pour diminuer d’un tiers la surface des quais protégée de la pluie. Le plus urgent n’est pas de « rénover » les gares, mais de permettre aux usagers d’attendre leur train au sec.
(et si possible, à l’abri des voyous)
La liaison ferroviaire « Roissy-Picardie » va permettre aussi au habitant de l’ouest du Val d’Oise de ne plus passer par Paris ou d’utiliser leurs voitures dans les embouteillages de la francilienne, de créer une liaison ferroviaire sans carbone de Pontoise vers Roissy par la voie ferré qui longe l’Oise de Pontoise à Creil qui passe par les gares de Valmondois, l’Ile Adam, Persan Beaumont. Cette liaison ferré deviendrait très attractive.
Valdoisiens Valdoisiennes, debout !
Sous les rails de « Roissy-Picardie » : les pistes de Beauvais – Tillé…
Les Verts du Val d’Oise volent « au secours » des Verts de l’Oise en faveur de la liaison ferrée dite « Roissy-Picardie ».
Il y a beaucoup d’ignorance et peu d’enquête terrain dans cet entrain du « c’est du ferré, c’est du bon ».
Si un aéroport était réellement plus créateur que destructeur d’emplois locaux, Creil, Crépy en Valois et Senlis pourraient s’employer à Beauvais-Tillé où Ryan Air réussit à maintenir son activité en récupérant des clients des vols affaires moyen courrier d’AFKLM pour compenser la perte de pouvoir d’achat des « routards ».
Les activités et les emplois sont en chute brutale sur Roissy CDG : ce n’est donc pas l’appel à main d’oeuvre de Picardie vers Roissy qui motive cette liaison qui vient inopinément au débat public alors que le « barreau de Gonesse » n’y vient pas encore.
Passons vite sur les faux emplois à Roissy, les emplois réellement promis puis fictivement comptés, les postes réels occupés par un turn over de sans papiers servant « d’armée industrielle de réserve », le dumping environnemental, social, logistique offert en aubaine toujours accrue à Fedex sur Roissy comme à Ryan Air sur Beauvais-Tillé.
Passons pour l’instant sur les finances de Beauvais, du Beauvaisis, de l’Oise, de la Picardie, siphonnées par Beauvais-Tillé, construit et déjà en cours d’extension, sans débat ni enquête publique, pour être offert gratuitement à Ryan Air qui peut maintenant faire chanter les élus « embarqués » et, en premier lieu, la tête de liste UMP aux régionales en Picardie.
Passons l’éponge sur l’idiotie d’affirmer qu’inclure l’empreinte atmosphérique d’ADP, ou l’empreinte écologique du SIAAP dans celles de Paris serait opposer deux territoires alors qu’au contraire ce constat révèle les interdépendances invisibles ou omises sur lesquelles fonder équité environnementale comme sociale qui ont d’ailleurs reçu confirmation de Denis Baupin, Yves Contassot, Yves Cochet, entre autres.
Passons pour y revenir sur le défaut « d’intelligence économique » qui va faire de cette voie ferrée une nième muleta pour détourner les « écoloverts » avant de les estoquer.
Contentons nous, pour aujourd’hui, d’alerter sur les grandes manoeuvres par lesquelles ADP et Veolia veulent une interconnexion entre Beauvais-Tillé et Roissy CDG pour accroître la capacité du hub AFKLM et démarrer leurs collaborations aériennes comme ferrées.
Essayons de simplifier mais on ne passe jamais de l’opinion à la connaissance sans effort de documentation ni tentative de rationalisation.
1° Le modèle économique
D’une part les performances d’emport comme de retour sur investissement sont maximisées chez RyanAir à Beauvais – Tillé comme dans le reste de ses aéroports.
D’autre part, les coût indirects sont accrus et totalement externalisés. En gros, pour simplifier, c’est la Picardie qui paie une part des billets et la totalité des dividendes qui en sont issus.
Sur le modèle économique de Fedex, RyanAir a réussi, ici à Beauvais comme dans toute l’Europe, à faire investir les collectivités y compris avec des emplois gratuits ou fortement aidés pour disposer d’installations et de services au sol quasi gratuits. Une fois pendus, les « investisseurs » publics n’ont plus d’autre choix que de soutenir la gestion privée pour éviter le scandale : c’est Véolia + Ryan Air qui en bénéficient à Beauvais-Tillé.
2° Le contexte concurrentiel
Sur le plan de la géostratégie des multinationales, l’histoire des sciences et des techniques comme l’histoire économique et sociale apprennent à ne jamais confondre la courte phase glorieuse du pionnier avec sa reprise après croche pied par l’exploitant de masse un instant dépassé. Les seuls gagnants des ruées vers l’or furent, et restent, les vendeurs de pelles et de pioches …
En ce moment, convaincu (trop tard) que RyanAir ne peut que faire du ménage, AFKLM l’attaque dans chaque pays pour concurrence déloyale avec un cumul d’environ 1 milliard d’euros à l’échelle de l’Europe. Si le gros mange le petit (menacer par pot de fer peut souvent amener à négocier le pot de terre) AFKLM hérite pour rien du modèle économique, des avions, de la clientèle et des facilités aéroportuaires. Au moment où nous nous écrivons, une course financière est engagée : RyanAir pique les vols affaires à AFKLM pour compenser le manque d’argent des routards mais aucun financier ne veut refinancer une entreprise irlandaise dont l’Etat est au bord de la banqueroute.
AFKLM estime pouvoir gagner et lance donc avec Veolia, gestionnaire de Beauvais-Tillé le projet ferré faussement promu « Roissy – Picardie » dont le débat public s’ouvre dans 15 jours. Ce projet est en fait conçu « Roissy – son satellite low cost Beauvais-Tillé ».
Remarquons au passage à niveau que les dirigeants dADP, d’AFKLM et de Veolia sont des proches (avec un r, faut-il préciser ?) de notre Grand Président.
Remarquons, un train pouvant en cacher un autre, que le maire de Chantilly est de nouveau ministre et que la mairesse de Beauvais a pris la tête (l’expression est juste) de l’UMP en Picardie.
Nous devons rester vigilants et surtout devenir actifs après étude sérieuse de la menace et de l’aubaine (il y a les deux ici) :
1° le low cost c’est plus d’emport par des avions plus modernes en moins de mouvements moins polluants.
2° C’est, du coup, plus de passagers solvables à pouvoir d’achat constant, d’où croissance des mouvements une fois les remplissages atteints : attention à ne pas confondre le délai de remplissage de la baignoire avec l’absence durable d’inondation de la salle de bains …
3° Le low cost c’est faire payer plus encore les billets « offerts » par le gaspillage des ressources de la planète et aussi celles des collectivités « embarquées ».
4° Le low cost c’est « la première piqûre gratuite » de l’addiction à l’avion : il devient difficile de lutter contre l’alcoolisme une fois les NBA (sodas alcoolisés) promues et adoptées par les jeunes.
Pour faire court, la Logan produite en Roumanie n’a pas réduit le parc automobile français, elle a contribué à le maintenir et même à l’accroître grâce aux aides de l’Etat.
Dans quinze jours débat public sur dés pipés : sous les rails de « Roissy-Picardie » : les pistes de Beauvais – Tillé…
Valdoisiens, Valdoisiennes, demandez la liaison RER D à RER B sur Goussainville ! En voiture, en voiture !