Après le ralliement du maire de Menucourt et celui de Didier Peyrat, conseiller municipal de Pontoise, les Verts enregistrent une nouvelle adhésion : celle du maire de Vauréal, Bernard Morin. Pour le vice-président de l’agglomération de Cergy-Pontoise en charge du développement durable, c’est l’aboutissement d’une réflexion « entamée il y a longtemps » mais qui a pris une nouvelle tournure après l’élection européenne de juin dernier.

 Et un transfuge de plus du Parti Socialiste aux Verts dans l’agglomération de Cergy-Pontoise. Après Eric Proffit-Brulfert et Didier Peyrat, c’est au tour de Bernard Morin de changer de couleur politique. Un changement, pas un bouleversement, les deux partis étant « très proches ». Le maire de Vauréal, qui devrait annoncer la nouvelle très prochainement à ses administrés, aurait-il céder à un effet de mode ? Il assure que non.

« Dans ma réflexion, cette adhésion est plus ancienne. C’est même une très longue histoire, explique-t-il. J’ai adhéré au PS à l’époque de Mitterrand mais j’avais déjà été touché par la cause écologique défendue pour la première fois à l’élection présidentielle de 1974. Je voulais faire avancer les idées écologistes dans un grand parti. J’ai d’ailleurs occupé des fonctions dans ce sens au sein du PS. Je pensais alors que ce grand parti pouvait réunir toutes les causes, dont celles écologiques. Et à l’époque j’avais également ma carte à Génération Ecologie »

Une décision prise lors de l’élection européenne

C’est à l’issue de la dernière élection européenne que Bernard Morin s’est décidé. Non pas par le score important réalisé par Europe Ecologie mais bien « par conviction » assure-t-il. « En appuyant sur le bouton pour voter pour la liste socialiste, mon cœur penchait pour Europe Ecologie. Au final, j’ai voté pour le PS par obligation. En sortant de l’isoloir, je me suis dit que ce n’était plus possible ainsi » dit-il. 
Sur les éventuelles répercussions de ce changement au niveau local, Bernard Morin se veut confiant. « Vous savez, lors des dernières élections municipales j’ai conduit une liste qui allait du Parti Communiste au MoDem. Je n’ai pas pour habitude de demander l’appartenance politique de ceux avec qui je travaille » explique-t-il.

Pas d’opportunisme politique

Quand on lui demande si cette adhésion n’est pas de l’opportunisme politique à l’approche de l’élection régionale, l’édile de Vauréal répond sereinement. « J’ai 62 ans, ma carrière politique est plus derrière moi que devant moi. Même si on me proposait de figurer sur la liste verte pour l’élection en Ile-de-France je refuserais. »

Le patron des Verts du Val d’Oise, François Delcombre le confirme. « La liste du Val d’Oise pour l’élection régionale est en cours d’achèvement. Il est improbable qu’un des trois nouveaux (Eric Proffit-Brulfert, Didier Peyrat et Bernard Morin, NDLR) soit dessus. »

Ce nouveau ralliement à la cause écologique serait-il la conséquence d’un effritement du Parti Socialiste ? Bernard Morin n’y croit pas bien qu’il avoue que « beaucoup de personnes au PS sont troublées par ce qu’il se passe dans les hautes sphères du parti. » François Delcombre, lui, y voit un « mouvement naturel ». « Il y a déjà d’anciens socialistes chez les Verts » poursuit-il. Plus localement, au niveau de l’agglomération de Cergy-Pontoise, le chef de file des Verts du Val d’Oise estime que l’apport de Bernard Morin peut « changer l’équilibre politique de la ville nouvelle. » Une position que ne partage pas le maire de Vauréal qui rappelle que la majorité des décisions prises au sein du conseil communautaire sont votées à l’unanimité.