Les représentants des six Conseils généraux de gauche de la région Ile-de-France (Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis, Paris, Val-de-Marne, Val-d’Oise et l’Essonne) tiendront lundi matin une conférence de presse commune. « Depuis plusieurs mois, l’État se désengage des politiques en faveur de l’enfance et de la jeunesse », dénoncent-ils dans un communiqué, évoquant notamment la « remise en cause de l’ordonnance de 1945 sur les mineurs justiciables », le « transfert de charges vers le Département jamais mis en œuvre », « l‘absence de continuité des dispositifs d’insertion sociale globale des jeunes entre 16 et 25 ans », la « carence d’une politique nationale pour les mineurs étrangers isolés » et la « disparition de l’institution Défenseur des enfants ».

« A l’approche du 20ème anniversaire de la Conférence Internationale des Droits de l’Enfant, un nouveau coup de semonce rappelle cette réfaction étatique, affirment les élus. Plus de deux ans après la publication de la loi du 5 mars 2007 réformant la protection de l’enfance, la mise en œuvre du fonds national de financement, pourtant prévu par cette même loi, semble aujourd’hui remise en cause ».

 « La plupart des départements ont anticipé le versement du fond national de financement de la protection de l’enfance, afin de ne pas retarder l’application de la loi. Ils en ont appliqué les dispositions immédiatement sans délais d’attente de la parution du décret. Aujourd’hui, la loi a été mise en œuvre sur les territoires, mais l’État n’a toujours pas engagé sa part du financement », dénoncent les présidents des six Conseils généraux de Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis, Paris, Val-de-Marne, Val-d’Oise et l’Essonne qui s’unissent donc pour dénoncer le refus du gouvernement d’appliquer la loi du 5 Mars 2007. « Le fonds national de financement de la protection de l’enfance n’est toujours pas créé. La dotation de ce fonds national s’élève à 150 millions d’euros », font savoir les élus qui s’inquiètent pour  les actions des associations départementales, notamment celles en faveur des familles : « Leurs projets développant des dispositifs innovants sont gelés faute de financements ».
 
Outre la cellule départementale de recueil, de traitement et d’évaluation des informations préoccupantes, le fonds national doit aider à financer les nouveaux modes de prise en charge des enfants, à soutenir les actions de prévention. « Ainsi, sans le financement de l’État, ces actions ne pourront voir le jour », préviennent les conseillers généraux.
Les six départements de Seine-et-Marne, Paris, Val-de-Marne, Val d’Oise, Seine-Saint-Denis et de l’Essonne demandent au gouvernement de « respecter son engagement et de prendre les dispositions nécessaires quant au décret d’application de la loi du 5 Mars 2007". Plus généralement, ils dénoncent « un désengagement multiforme qui concourt à affaiblir le service de proximité rendu aux publics les plus en difficulté ».