Les avocats du Val d’Oise voient d’un mauvais oeil l’ensemble des 20 mesures visant à lutter contre le suicide en milieu carcéral. Ils déplorent que « ces propositions ne visent qu’à empêcher les conséquence d’un passage à l’acte, sans s’attacher à ses causes » dont « la première est la surpopulation carcérale aggravée par la loi sur la prévention de la récidive. »

 Au premier semestre 2009, 90 détenus se sont suicidés dans les prisons françaises, soit à peine moins que sur l’ensemble de l’année 2008. Par l’intermédiaire du bâtonnier du Val d’Oise Eric Azoulay (photo), le Barreau dénonce des mesures qui « ne soient pas à la hauteur des enjeux humains et sociaux de la politique carcérale en France. » Ces propositions sont pourtant formulées à partir du rapport remis par le Docteur Albrand au début de l’année. Mais son « application édulcorée » ne permet de remédier à ce mal hexagonal. La France possède en effet un des taux de suicide les plus élevés d’Europe.

« Contraindre le détenu à ne pas mourir »

Première doléance des avocats Val d’Oise, le manque de moyens pour accompagner ces mesures, « moyens d’ores et déjà largement insuffisants, notamment en termes d’effectif pénitentiaire et médical ». « Pour s’en convaincre, il suffit d’observer qu’il est envisagé de demander à des détenus volontaires d’accompagner les prisonnier en situation de détresse psychologique ! » s’exclament-ils.

Alors que 25% des détenus souffrent de troubles psychologiques, le Barreau déplore des soins inadéquats en prison. Enfin pour enfoncer le clou, il note que ces mesures sont « en contradiction avec la circulaire du 29 mai 1998 qui vise à faire du détenu un acteur de sa détention et de sa peine, et non à la contraindre à ne pas mourir ! »