Avant la proclamation des résultats du concours de nouvelles sur le thème de la honte, Dominique Fernandez présentera Ramon son dernier livre. Une œuvre magistrale sur les jours sombres de son père, critique littéraire qui, dans les années 30, s’est fourvoyé en politique. Un rendez-vous unique avec deux grands écrivains. La Valdoisienne Annie Ernaux sera naturellement présente.

 Le regard bleu de Dominique Fernandez reste parfois glacé comme pour mieux figer des paysages qui auraient vite fait d’échapper au photographe.
Fenandez écrit comme d’autres dessinent. Le trait, le crayon, le fusain : c’est lui qui souligne. Une trentaine de livres, des prix dont le Goncourt (Dans la main de l’ange -1982), le Médicis (Porporino ou les mystères de Naples 1974). Il est l’un des derniers grands écrivains français. Dans le sens sacré. Voyageur, regardeur, causeur, conteur, homme de lettres et académicien (depuis 2007), qui se poste à l’orée de nos attentes.
Dominique Fernandez explore. La culture italienne, l’art baroque, la Russie et ses démesures, toutes les villes qui se peignent au bord de l’eau; sont autant de raisons de lever l’ancre et remonter le temps au fil de l’eau. Dominique Fernandez est un écrivain de l’empreinte.

Son dernier livre Ramon, porte toutes les obsessions de son auteur. Toute sa vie. Ramon ou L’histoire de son père, esprit brillant, ami de Gide, Malraux, Bernanos, Mauriac, biographe remarqué et remarquable de Molière et Proust, qui pendant les années noires du PPF de Doriot, de l’occupation et de la collaboration, s’est fourvoyé.
Fernandez nous fait l’insigne honneur d’une visite exceptionnelle pour parler d’un livre qui ne tente pas d’expliquer mais qui livre, et c’est là, un acte de littérature majeur, le portrait d’un père qui se perd, sans jamais se priver d’avoir été un jour un fils aimant et qu’il approche tel le sujet clé et mystérieux d’une œuvre qui court après la lumière des paysages hésitant entre le lever et le coucher du soleil.

Ramon de Dominique Fernandez, Grasset – 24.90€