Ne nous égarons pas. Il ne s’agit pas ici des 3 petits cochons du conte, quoiqu’à y regarder de plus près, les 3 frères de ce film ont, par leurs traits de caractère, quelques points communs avec les petits héros roses. Et si le terme de cochon est pris dans son sens second, nous sommes en plein dedans, car ces 3 charmants garçons sont quelque peu obnubilés par le sexe, sujet récurrent du cinéma québécois. Nous revient alors à l’esprit, « Le déclin de l’empire américain » de Denys Arcand dont Patrick Huard est le digne héritier, en plus décapant, malgré le politiquement correct ambiant.

Voilà donc, autour d’une mère dans le coma dans un hôpital, une fratrie réunie qui échange, histoire de passer le temps, des confidences coquines avec des flashs-back plutôt cocasses. Du cadet, séducteur pris à son propre piège, à l’aîné soi-disant vertueux, en passant par le benjamin, parfait obsédé sexuel lunaire et gaffeur, ce sont trois histoires vaudevillesques qui s’enchainent et se répondent en satire salée, mécanique burlesque et dialogues bien balancés avec, en prime, l’accent de nos cousins de l’autre rive !

Film québécois en couleurs – 2007 –

Durée : 2 h 04

Comédie de Patrick Huard, comédien et humoriste dont c’est le premier film.

Distribution : Claude Legault, Guillaume Lemay-Thivierge, Paul Doucet, France Castel, Sophie Prégent, Julie Perreault, Isabel Richer.

MISE AU POINT

Autant vous avertir que ce film, à certains égards, peut choquer. C’est du cinéma « rentre dedans » comme peut l’être le cinéma québécois qui dit souvent les choses crûment et aborde de front tous les sujets. Comme dans beaucoup de films aujourd’hui, il y a quelques scènes osées. Et sincèrement, les situations sont tellement énormes que nous ne pouvons qu’en rire. Dans la deuxième partie du film, une scène peut surprendre, au point de s’exclamer « C’est pas vrai ! Ils ont osé… » et comme c’est trop fort, on s’esclaffe… Les Québécois sont au fond très impudiques et ils ne se prennent vraiment pas au sérieux. Cette comédie jubilatoire sur les faiblesses au masculin se laisse regarder avec un certain plaisir. Ne le boudons pas…

Ghislaine Janssen