Le syndicat Force ouvrière du Val-d’Oise demande un million d’euros à la mairie pour avoir pris en catimini un arrêté d’ouverture de la grande surface Castorama cinq dimanches. « Cette action ne repose sur aucun argument et manque de sérieux » répond Dominique Gillot, maire PS d’Eragny.

 Dans son combat contre les ouvertures dominicales des grandes surfaces le dimanche dans le Val-d’Oise, Force ouvrière a affûté une tactique, qui, dans tous les sens du terme, « a payé » : exiger devant le tribunal administratif de Cergy d’énormes pénalités pour chaque ouverture dominicale illégale. Les grandes enseignes, après deux années de procédures, ont fini par jeter l’éponge après avoir versé des centaines de milliers d’euros au syndicat.

Cette fois, FO et son avocat Vincent Lecourt ont décidé de frapper à la caisse… la municipalité d’Eragny-sur-Oise, une des communes de l’agglomération de Cergy-Pontoise. En cause, un arrêté de Dominique Gillot maire (PS) et vice-présidente du Conseil général. Décidée à faciliter l’ouverture le dimanche de la grande surface de bricolage Castorama, au centre commercial Art de Vivre situé en périphérie de la commune, Dominique Gillot avait pris le 25 avril 2008 un arrêté autorisant l’enseigne à ouvrir encore cinq dimanches. Mais l’arrêté n’avait pas été publié selon les règles pour l’avocat de FO. Aussi le syndicat en a pris connaissance trop tard pour demander son annulation. Une version que réfute Dominique Gillot. Alors que Vincent Lecourt reproche une forme de « catimini » dans la prise de l’arrêté, elle rappelle que « tous les arrêtés, sans exception, sont transmis pour contrôle de légalité en Préfecture puis publiés au recueil des actes administratifs et que leur consultation est accessible à tous. » « Comment est-ce possible qu’il (Me Lecourt NDLR) n’ait jamais remarqué ou été informé de l’existence de cet arrêté comte tenu de sa "vigilance" sur le sujet ? » ironise la maire d’Eragny.

Me Vincent Lecourt vient donc d’engager une action devant le tribunal administratif pour faire condamner la commune à verser à FO un million d’euros « en réparation du préjudice subi par les salariés », et demande l’abrogation de l’arrêté litigieux, sous astreinte de 500 000 euros par jour de retard. Cette seconde demande n’a pas de raison d’aboutir : la maire d’Eragny « consciente de l’insécurité juridique qui pesait sur cet arrêté », a pris un nouvel arrêté…  abrogeant celui de 25 avril 2008.